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Ann,Bert. 866»
ep. 4 9,
Ap.Bar.an.%67
158 ' H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
un monaftere de Ton royaume. C’e'toit faint Vaaft.
d’Arras, donné au traité de Juillet 8 66. Le pape
dit enfuite, que Thietberge aiant eu recours à l’égîi-
fè, ne doit plus être foumifeàun jugement feculier;
& que les parties s’étant raportées aufaint fiége , ne
peuvent être jugées ailleurs. Il prie le roi Charles de
faire rendre ièurement la lettre au roi Lothaire, & une
qu’il écrit aux évêques de fon royaume.
Dans celle-ci, il déclare qu’il n’a point permis à
Yaldrade de retourner en France, comme on avoit
publié, & dénoncé pour la troifiéme fois ion excommunication.
Il fe plaint de ce que même après
tant d’exhortations, ces évêques ne font rien pour
retirer leur roi de fon égarement. Il s’efforce d’exciter
leur zele, & les conjurent parlafàinte Trinité ,
de lui envoyer inceflamment des députez avec des
lettres pour lui faire lavoir, fi Lothaire traire, comme
il doit, Thietberge, fuivant qu’il avoit promis
au legar Arfène. Quiconque n’obéira pas, ajoûte-
t - i l , fe déclarera par là fauteur de l’adultere , & fera
retranché de nôtre communion. Celui qui n’aura
perfonne à envoyer, doit du moins écrire, excepté
l’évêque de Verdun. Car nous voulons abfolument
qu’il envoyé quelqu’un de fon clergé. Cette lettre
& la précédente font du 25. Janvier 8^7-
L ’Evêque de Verdun étoit Hatton, à qui Aven-
tius de Mets écrivit vers le même tems, en ces termes:
Nous avons appris de deux cotez, c’eft-à-dire ,
du royaume de Charles & du royaume de Loüis .
que le pape Nicolas a déclaré là rëfolution fixe touchant
le roi Lothaire nôtrQmaître | à fàvoir , que il
L i v r e c i n q u a n t i e ’ me . 1 fp — — -
dans la veille de la purification, il ne quitte Val- An. 86 j .
drade, il fera exclus de l’entrée de l’églifè. Cette nouvelle
nous met dans une peine mortelle. C’eft pourquoi
nous vous prions de l’aller trouver incefTam-
ment,&lui reprefenter le péril qui nous menace.Nous
croyons que le meilleur parti eft que deux jours avant
la fête, il fe rendeàFloriquing, ou en tel autre lieu
qu’il lui plaira avec trois évêques au moins qu’il aura
choifis,& qu’en leur prefènee il confefle fecretement
fès pechez, avec douleur ôc promefTe de fe corriger,
& reçoive l’abfolution. Alors il promettra
d’examiner de nouveau l’affaire de fon mariage, par
le confèil de fes fideles fèrviteurs : ainfi il pourra entrer
dans l’églifè de faint Arnoul, pour celebrer la
fête, fans mettre-fon ame ni fon royaume en péril.
Autrement il fe jettera Sc nous avec lui dans une
perte irreparable. Adventius recommande le fecret
de cette lettre fous le fceau de la confeffion. Elle fait
voir les alarmes des partifans de Lothaire, qui crai-
gnoient, que fi le pape prononçoit une fois l’excom- Ear m
munication contre lui, fès oncles ne s’en prévaluf-
font, pour envahir fon royaume. Ceft pourquoi Lothaire
continua d’écrire au pape des lettres tres-fou-
mifès ; témoignant un grand defir d’aller à Rome fè
prefènter à lu i, & offrant de joindre lès forces à
celles de l’empereur Loüis fon frere , pour fècéurir Efe h
l’Italie contre les Saraûns. Peu de temps après ,
c’eft-à-dire , le ièptiéme de Mars, le pape écrivit à
Loüis roi de Germanie, afin qu’il travaillât de fon
côté à ramener Lothaire, & lui ôter l’efperance de
conferver Valdrade, par les déclarations forcées qu’il