
i? 4 H i s t o i r e E c c i . e s i a s t i q . u e .
miner mûrement avec nos freres dans un concileî
I “ °* C’eft pourquoi nous exhortons v être excellence à
ne point écouter les mauvais confeils, mais recevoir
cette reine avec l'affection qui lui luieft dûë, comme
une partie de vous-même. Que fi la difficulté du
• chemin, ou quelque infirmité corporelle , l’oblige
à demeurer dans quelqu’une défis terres,: en attendant
le concile ; elle doit y demeîirer en fiureté ,
fous vôtreproteétion royale, & diipofer des abbayes
que vous lui avez promifes de vôtre bouche, pour
avoir dequoi fubfiftcr avec dignité. Si quelqu’un s’yr
oppofi , il fira frappé d’anathême , & vous-même
excommunié, fi vous y prenez part. Le pape approuve
ici tacitement l’abus de donner des abbayes à des
perfonnes ficulieres-.
Le«« a» pape Après les Ambaflàdeurs du roi Lothaire, Actard
en fevcurd'Ac- évêque de Nantes, fut auffi renvoyé de Rome avec
Hadr-, e£* 7. plufieurs lettres e-n là faveur. La première eft adreflée-
aux évêques qui avaient affifté au concile de Soif-
ions & de Troyes, & le pape y parle ainfi d’Actardr
Mais parce quefuivant vôtre rapport, ce vénérable
prélat eft depuis long-tems chafle de ion églife ,.
par la perfeeution despayens, & réduit amener une
vie errante, quoique fit fiienee 8c là. vertu le puftènr
rendre tres-utile à l’eglife, nous ordonnons, fùivant
les maximes de nos predecefteurs, & principalement
de fàint Grégoire , qu’il foit pourvû de quelque
églife qui fi trouvera vacante , & qui ne foit pas
moindre qu’éçoit la, fienne , fi toutefois fôn églifi
eft tellement ruinée;, qu’il n’y ait plus d’efperance
de la rétablir. Nous lui avons même accordé, le paL
L i v r e C i n q u a n t e -u n i e ’m e . i g j »
îium en confideration de ce qu’il a fouffert pour la An. '868,
religion: mais cet honneur fira attachée a fà perfon-
n e ,& non à l’églifi dont il doit être pourvû.
La fécondé lettre eft au roi Charles, pour réponfe ep. s.
-de la lettre qu’il avoit écrite au pape Nicolas, après
le concile de Troyes, touchant l’affaire d’Ebbon. Le
pape Adrien déclare, que cette affaire doit être dé- ^ n +;
formais enfivelie dans le filence , puifqii’Ebbon n’a
jamais été accule d’aucune herefie : 8c puifqu’il eft
mort aufli-bien que les évêques qui avoient connoif-
fancc de fon affaire, il eft impoffible d’en fçavoir exactement
la vérité. Enfuite il recommande A ¿tard
au ro i, comme il avoit fait aux évêques. La lettre eft
¡du vingt-troifiéme de Février 868« Il y en a une a
Herard archevêque de Tours, qu’il prie de rendre à
Actard le monaftere quil a eu autrefois dans le dio-
cefe de Tours, afin qu’il ait dequoi fubfifter, & marque
qu’il a écrit à Salomon Se aux Bretons fis fujets,
pour confirver les droits de l’églife de T ours. ,,
Le pape écrivit auffi à l’archevêque Hincmar eu
ces termes ¡Quoique je vous connoifle depuis longtemps
par vôtre réputation , toutefois je luis bien
mieux inftruit de vôtre mérité par le rapport de nos
venerables freres Arftne apocrifiaire du fàint fiege ,
l’évêque Actard, & mon cher fils Anaftafe bibliothécaire,
ce qui m’a donné autant d’affeétion pour vous,
que fi je vous avois entretenu mille fois. Vous fàvez
combien les papes Benoift & Nicolas ont travaille
dans l’affaire du roi Lothaire : Nous avons le même
elprit, 8c nous fuivons ce qu’ils ont décidé. C’eft
pourquoi, nous vous exhortons à ne point vous
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