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4 8 4 , H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ciles oecuméniques. Car on le dit ainfi, & jufques
à prefenc nous n’en avons point fçû la vérité. Maintenant
donc, mes freres, ordonnons tous enfemble,
ii vous le jugez à propos., que ce concile fera compté
le feptiéme oecuménique, & reconnu égal aux lïx
autres.
Le cardinal Pierre dit : Nous voulons vous avertir
, que la faintc églife Romaine étant d’accord avec
toutes les autres, a reçû de tout temps les décrets de
ce concile , tenu fous le pape Adrien, & le patriarche
Taraife, touchant les faintes images ; & le nomme
encore à prefent le feptiéme concile , le mettant
au rang des fix autres. Quiconque ne fait pas ainfi ,
foit anathême. Le concile dit : Après notre réünion
avec l’églife Romaine, dont notre patriarche Pho-
tius a été le médiateur -, il nous convient d’être auffi
d’accord fur ce fujet. Ainfi, quiconque ne reconnoît
pas le-fécond conçile de Nicée, pour le feptiéme
oecuménique, foit anathême. Le même anathême,
fut répété par Eugene le premier des légats du pape,
par Bafile légat d’Antioche , & par Elie légat de Je -
rufalem.
Les légats du pape dirent : Nous vous prions
qu’on aille trouver Metrophane , & qu’on lui dife :
Le concile vous appelle de la part des légats ; pour
apprendre votre intention, touchant l’union de l’é-
glife. C ’étoit le métropolitain de Smyrne, un des
principaux adverfaires de Photius , & un des trois à
qui le pape avoit écrit. Le concile députa vers lui
Bafile évêque de Crete, Nicetas métropolitain de
Smyrne, mis par Photius à la place de Metrophane >
L i v r e c i n q u a n t e - t r o i s i e ’m e . 48^
& Grégoire archevêque de Perge. Etant arrivez , ils
dirent : Les légats de Rome, & le concile vous mandent
par nous, de leur déclarer votre fentiment,& li,3;
pour quelle raifon vous vous féparez de l’églife. Metrophane
dit : Je fuis malade, c’eft pourquoi je ne
puis guere parler. Je vous dirai néanmoins fuccinte-
ment, pourquoi• ]• e lru i• s lre/ pare/ di e vous. J aurois e/ ter
volontiers me défendre, comme il eft jufte : mais
en ma confidence, je fuis fort mal, & je ne puis ni
marcherjni me tenir debout devant vous..C’eft pourquoi
je vous prie,,s’il eft poflible, laiffez-moi juf-
ques à ce que je reprenne mes forces : alors je me
défendrai.
Les députez rapportèrent au concile, la réponfie
de Metrophane ; & les légats de R om e , dirent :
Suivant l’ordre que nous avons reçu du pape, nous p. i?«•
l ’avons exhorté non pas une, mais deux & plu-
iieurs fois à quitter l’erreur , & fie réünir à leglife.
Mais il prend de vains prétextes, alléguant fa maladie,
qui ne l’empêche pas de parler longtemps, pour
ne rien dire, & l’empêche de dire un feul mot qui
feroit falutaire, fçavoir : Je me réünis à l’églife fui-
vant l’ordre du pape. C ’eft pourquoi conformément
aux canons, nous le féparons de toute communion
.ccclefiaftique, jufiques à ce qu’il revienne à fon
pafteur. Car vous devez fçavoir, que le pape Jean a
donné au patriarche Photius la même puiilance, de f.19s,
lier & de délier, qu’il a reçûë de faint Pierre , en
vertu de laquelle Photius peut en notre abfence condamner
Metrophane. Photius dit aux légats : Nous
yous tenons pour nos peres, comme légats du pipe
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