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Sixième feilïon
L'empereur p (enc.
490 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
■-----' cyre, Theophylaéte de Sardis, George de Nicomc-
° ‘ die & les autres évêques, au nombre de trois cens
«.Mats. quatre-vingt. Ainfi finit la cinquième feifion, après
les acclamations ordinaires.
La fixiéme fe tint le mardi huitième jour de Mars,
1 non pas dans l’églife , comme les précédentes, mais
au palais dans la chambre dorée : parce que l’empereur
Bafile y affiftoit, ou plutôt y préiidoit, comme
portent les. aiftes, avec fes deux fils Léon & Ale-
t- J®1- xandre, qu’il avoit fait reconnoître empereurs. Tous
les évêques étant alfis, l’empereur Baille dit ; Nous
devions peut-être aiïifter au concile, & procurer avec
vous la paix & l’union des égliies : mais des gens mal
intentionnez auroient pu tourner notre prefence au
defavantage du concile , comme fi l’union s’étoit
faite par crainte, ou par complaifance pour nous.
C ’eft pourquoi nous avons jugé plus à propos de vous
laiifer premièrement tout régler enfemble de vous-
mêmes, avec uneentiere liberté -, & venir enfuite le
recevoir & l’autorifer par notre foufeription. Je crois
feulem ent, fi vous le jugez à propos, qu’il eft bon
de publier une profeffion de foi : non pas une nouvelle
^ mais celle du concile de N icée, approuvée
par tous les ^autres conciles.
Bafile légat d’Antioche dit : Après que les fchif-
mes & les fçandales ont été levez par vos foins ^ empereur
chéri de D ie u , & par les prières de notre
pere fpirituel le patriarche Photius : il eft jufte qu’il
n’y ait qu’une confeffion de foi par toute l’églife.
Tous les autres évêques témoignèrent leur confen-
tem en t, même les légats du pape, qui le donnèrent
L i v r e c i n q u a n t e - t r o i s i e ’me . 491
les derniers. Or c etoit contre l’églife Romaine que
cetee propofition fe faifoit : afin de condamner l’ad- A
dition jilioque, fous prétexte d’autorifer le fymbole
de Nicée. *
Photius le fit donc lire avec une préface., qui por-
toit:N ous confervons la divine doôtrine de J. C. &
de fes apôtres, &c les décrets des fept conciles oe cuméniques
: nous rejettons ceux qu’ils ont condamnez
& recevons .ceux qu’ils ont approuvez. C ’eft pourquoi
nous embraiTons la définition de fo i, que nous
avons reçue de nos peres : fans en rien ôter , y rien
ajoûter, changer ou altérer : pour ne pas condamner
nos peres, & leur faire une injure inexcufable.
Suivoit le fymbole de N icée, comme il fut réformé
à C . P. puis on ajoutoit, pour conclufion : Nous su
croïons tous ainfi , c’eft en cette foi que nous avons
été baptifez : nous recevons pour nos freres & nos
peres ceux qui croient ainfi. Mais fi quelqu’un eft
aifez hardi pour compofer une autre confeftion de
fo i, &i la propofer aux fideles ou aux hérétiques convertis
: ou pour altérer celle-ci par des paroles étrangères
, des additions, ou des fouftraôtions ; nous le p.
dépofons s’il eft clerc , & nous l’anathématifons
s’il eft laïque, fuivant les décrets du concile.
Après la leéture de cet écrit, le concile s’écria :
Nous croïons tous ainfi : c’eft dans cette foi que nous
avoirs été baptifez ôc ordonnez : nous anathém ati-
fons tous ceux qui croient autrement. Elie légat de
Jerufalem &i Cofme légat d’Alexandrie dirent: Ana-
théme à ceux qui ne confeifent pas le fymbole comm
un de la foi.
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