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* mé Vinemar. Ils lui parlèrent d’abord de fa reconci-
A N. <joo. liation avec le comte Baudoiiin , puis lorfqu’il s’y at-
tendoit le moins, ils le chargèrent à coups de lances,
le firent tomber &c le tuerent. Quelques -uns des lîens,
les plus affectionnez , le firent tuer fur fon côrps : les
autres retournèrent à fon logis porter cette trille nouvelle
: & ceux qui y étoient reliez fortirent en armes
pour chercher les meurtriers. Mais ne les aïant point
trouvez, ils jetterent de grands cris, levèrent le corps
& le rapportèrent à Rheims : où il fut.enterré avec
l’honneur convenable.
Ainlî mourut l’archevêque Foulques le dix-feptié-
me de Juin l’an 500. après avoir tenu le fiége de
Rheims dix-fept ans trois mois & dix jours, comme
c. s. porte fon épitaphe. Il augmenta confiderablementles
biens temporels de ion églife, par les liberalitez des
rois & de plufieurs autres perfonnes. Il rebâtit les
murailles de la ville de Rheims, & quelques nouveaux
châteaux , comme Aumont & Épernay. Il fit
rapporter le corps de faint Remi à Rheims du mo-
nailered’Orbais, &c donna retraite â quantité de prêtres
& de moines, que les ravages des Normands
c. 9. obligeoient â fuir. Il les traitoit comme fes enfans ;
& reçût ainfi les moines de faint Denis en France ,
avec fon corps & plufieurs autres reliques. Il rétablit
les deux écoles de Rheims prefque tombées en ruine,
l’une pour les chanoines, l’autre pour les clercs de la
campagne : il y fit venir deux maîtres célébrés, Remi
moine de faint Germain d’Auxerre, & Hucbald
moine de faint Amand ; & il ne dédaignoit pas d’étu-
cher lui même avec les plus jeunes clercs.
L i v r e c i n q u a n t e -q u a t r i e ’m e . 62.5)
Le fiége de Rheims ne vaqua que dix-huit jours , ------------- -
& le fixiéme de Juillet 900. on y ordonna archevê- ^ N> P00*
que Hervé, tiré de la cour comme fon prédeceffeur c.u.
&c noble comme lui, mais encore jeune. A fon
ordination fe trouvèrent Viton, ou Gui archevêque
de Rouen, Riculfe évêque de Soiffons, Heti-
lon de Noyon, Dodilon de Cambrai, Herinand de
Therouane, Oger d’Amiens, Honoré de Beauvais, Tom.9.*nc.p.
Mancion de Châlons, Raould de Laon., Otfrid de 48l‘
Senlis, Angelran de Meaux. Ce même jour & en
préfence de ces douze'prélats, on lut dans l’églife
de N. Dame de Rheims un aéte d’excommunication
contre les meurtriers de l’archevêque Foulques. On
y e n nomme trois, Vinemar, Evrard & Rotfel
vaffaux du comte Baudoiiin , & leurs complices eh.
général : on les déclare féparez de l’églife , & chargez
d’un perpétuel anathême, avec toutes les ma-
lediétions exprimées dans l’écriture & les canonsi
Défenfe à aucun Chrétien de les faluer, à aucun
prêtre de dire la meffe en leur prefence ; & s’ils tombent
malades de recevoir leur confeilion, ni; leur
donner la communion même à la fin , s’ils ne viennent
à refipifcence. Défenfe de leur donner fepul-
ture. En prononçant ces malediélions y les évêques
jetterent des lampes'de leurs mains & les éteignirent,
& c’eil le premier exemple que je fçache d’une telle
excommunication.
En efpagne Alfonfe I I I . regnoit fur 1 les Chrétiens xxxvi. a ^ o _ r ' \ r O viedo métro* depuis trente-huic- ans, aiant iucccde a ion pere poie.
Ordogno dès l’an 86z. Il fortifia Oviedo , &c y fit ÏLVIIr‘
transférer les reliques des autres villes, pour être en synt"' ^Jlur'
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