
A n . S
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— point d’autre évêque dans l’une Si l’autre , qu’après
7 1. la mort, l’archevêque de Tours fera élû à l’ordinaire
& ordonné par fes fuffragans : Si que iî l’églife de
Nantes revient à fon premier état : cette union temporelle
faite par neceifité , ne lui nuira point, &
n’empêchera point qu’elle ait un évêque particulier.
Quanta Hincmar de Laon , le pape dit: Puifqu’iL
crioit dans le concile , qu’il vouloir venir fe défendre
devant le faint iiége, il ne falloir pas prononcer
de condamnation contre lui :- mais comme vous ne
l’avez jugé que fauf le jugement du faint fiége,nous-
voulons qu’il vienne à Rome avec un accufateur légitimé
, pour être examiné en notre prefence dans,
un concile. Car nous ne pouvons juger fans con-
noiifance de caufe,& vous ne devez pas trouver mauv
ais , que fa eaufe foit revûë devant nous : parce
que la vérité éclate d’autant plus, qu’elle eft plus
fouvent examinée. Cependant, nous défendons d’ordonner
unautre évêque dans l’églife de Laon. Cette
lettre eft du feptiéme des calendes de Janvier, in-
didion cinquième ,.c’eft-à-dire, du vingt-fixiéme de
Décembre 871,
La lettre au roi Charles commence par dés plaintes
, de ce qu’il ne reçoit pas avec aifez de foumiflion
les corredions paternelles du pape. Touchant Hincmar
de Laon , il répété mot pour mot ce qu’il avoit
écrit aux évêques, Si veut que le roi l’ënvoïe à
Rortie avec efeorte. Il répété aufti ce qu’il avoit dit
d’A ¿tard de Tours, Si prie le roi de prendre la protection
de cette églife iï venerable, puis il ajoute r
Vous fçavez que tout monaftere doit être fuivantles
L i v r e c r N Q U A N T E ‘ © E U % ï R me. 37*
canons, en la puiifance de l’évêque ; & le mépris de
cette réglé a caufé la ruine de plufieurs monafteres,
comme celui de faint Medard de Tours , ou font les
premiers évêques, faint Lidoire & faint Gatien : comme
Marmoutier Si plufieurs autres dans la même cite,
S. Medardeft un prieuré au fauxbourgde la Riche.
Aélard aïant apporté cette lettre au ro i, il en fut
extrêmement choqué j Si y répondit par une lettre
très-ferme, quife trouveentreles oeuvres d Hincmar
de Reims, & qui eft bien de fon ftile. Il répond
pied à pied à toute la lettre , Si fe plaint d abord de
ce que le pape l’accufe de murmurer contre fes cor-
reétions. Dans vos lettres précédentes, d it - il, vous
m’avez appellé parjure , tiran , perfide & diihpateür
des biens ecclefiaftiques , fans que j en fois convaincu
: dans celle-ci vous m’aceufez de murmure , qui
eft encore un grand crime, fuivant l écriture ; Si vous
voulez que je reçoive agréablement vos corredions.
Ce ferait tacitement me reconnoître coupable de
ces crimes Si me rendre indigne , non feulement des
fondions de ro i, mais de la communion de l’églife.
Ecrivez-nous ce qui convient a vbtreminiftere ôtau
nôtre , comme ont fait vos prédecelfeurs, Si nous le
recevrons avec joïe Si reconnoiffance.
Vos lettres portent : Nous voulons Si nous ordonnons
par l’autorité apoftolique , qu’Hincmar
de Laon vienne à Rome Si devant nous , appu'fé de
v o t r e puiifance. Nous admirons où l’auteur de cette
lettre a trouvé , qu un roi oblige a corriger les médians
Si à venger les crimes, doive envoïer à Rome
un coupable condamné félon les réglés, vu principa-
A a a ij
A n . 871.
X X I I .
Lettre du raï
Charles au pape.
to. x .p- 7 Q.I.
p, 70a? •
p- 7°i*