
Sup. I.
a8.
Tem. 8
f . 14*1.
Tom.
j S i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
vous avez trouvé de la différence entre la lettr-e de
l’empereur & la nôtre : en voici la caufe. Ceux qui
on t écrit, que Photius avoit renoncé, font ceux qui
1 ont reconnu pour évêque : mais n o u s, qui n’avons
jamais avoüe qu’il y eût en lui la moindre trace de
facerdoce, fuivant le jugement des papes Nicolas &
A d rien , & du concile oecuménique de C. P. comm
ent pouvions-nous écrire qu’il avoit renoncé ? Mais
nous nous fommes étonnez, comment après avoir
dit au commencement de la lettre , qu’il eft rejette
par la pierre folide, qui eft Jefus-Chrift, vous ne laif-
fez pas de dire à la fin, qu’il doit être jugé, comme
fi c’étoit un évêque légitime. Et enfuite : Nous continuons
de vous prier pour ceux qui ont reçû Photius
par force nous demandons, que vous envoiïez
des lettres circulaires aux patriarches d’O rient, afin
î.b.iî. qu’ils ufent de la même indulgence que nous. C’eft
la réglé, & le grand Athanafe écrivit à Rufinien, que
dans les conciles on ne rejette que les auteurs des hé-
refies & des fchifm cs, & l’on reçoit les autres par indulgence.
Le pape Formofe aïant donc reçu cette lettre
. co»c. repondit : Vous demandez mifericorde & Vous n’a--
î-428. joutez point pour qui : fi c’eft pour les laïques, ou
pour les prêtres. Si c’eft pour un laïque, il mérite
grâce ; fi c’eft pour un prêtre, vous ne fongez pas
que Photius étant laïque, n’a pu rien donner que
fa condamnation. Votre églife devroit donc être
purifiée par une très-fevere penitence, mais nous
écoutons la douceur & l’humanité. C ’eft pourquoi
nous vous envoïons- nos légats, les évêques Lan-
L i v r e c i n q u a n t e - q u a t r i e’ me. 583
dulfe de C apouë& R om ain, avec lefquels nous vous
prions de vous afîembler ; & Theophilaébe m étropolitain
d ’A ncyre, & Pierre en qui nous avons confiance
: enforte qu’avant toutes chofes la condam nation
de Photius demeure perpétuelle & irrévocable.
Q uant à ceux qu’il a ordonnez, nous leur accordons
grâce , qu'en prefentant un libelle , où ils re-
connoîtront leur faute, & en demanderont pardon,
avec promelfe de n’y plus retomber ; ils foient reçûs
à la communion des fideles comme laïques, fuivant
l’inftruélion que nous envoïons & que vous fuivrez
exaélement.
C ’eft la derniere piece touchant le fchifme de
P hotius, qui duroit depuis plus de trente ans ; &
Photius ne paroît plus depuis, ce qui fait croire qu’.l
ne furvécut pas long-temps. Ses ouvrages les plus fameux
, font la bibliothèque & le nomocanon. Il
rapporte ainfi lui-même l’occafion qui lui fit écrire
la bibliothèque, dans la lettre qui eft en tête , adref-
fée à fon frère Taraife : Depuis que j’ai été choifi
par l’empereur & par le fenat ,,pour aller en ambaf-
fade en Àffyrie, vous m’avez prié de vous écrire les
fujets des livres, à la leéture defquels vous n’avez
pas affilié : tant pour vous confoler de notre réparation
, que pour avoir au moins une idée fommai-
re &c generale de ’ces livres qui font prefque au
nom bre de trois cens. Je vous envoie donc cet extrait
, d-e ce que la mémoire m’en a pû fo u rn ir,
dans l’ordre où elle me les a prefentez. On peut
croire que 1? commencement de l’ouvrage a été fait
ainfi dom ém oire, car les extraits y font affez. courts :
xiv.
Fin dé Photiu?3 Sa bibliochcque.