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conduire & ramener en fûreté. Paul écoit évêque
A n . 878. d’Ancone, & Eugene d’Oitie.
zp,(i. 105. Avec cette lettre, il y en avoit une pour le patriar-
i* ‘l" 781 che Ignace, où le pape lui reprefente , qu’il l’a déjà
averti deux fois de fe défifter de fa prétention fur la
Bulgarie. C’eft pourquoi, ajoûte-t-il , nous vousfai-
ions cette .troiüéme monition canonique , par nos
légats & par nos lettfes: par laquelle nous vousenjoi-
gnons d’envoïer fans délai en Bulgarie , des hommes
.diligens qui parcourent tout le païs, & ramènent tous
ceux qu’ils y trouveront ordonnez par vous, ou par
ceux de votre dépendance :enforte quedans un mois
il n’y relie ni évêques ni clercs, de votre ordination.
Car nous ne pouvons fouffrir qu’ils infectent de leur
erreur cette nouvelle églife, que nous avons formée.
, .Que il vous ne les retirez dans ce temps & ne renon -
.cez à toutejurifdiâtion fur la Bulgarie: vous demeurerez
privé du corps & du fang de notre Seigneur ,
jufqu’à ce que vous obéïiliez,à commencer deux mois
après la réception de cette lettre. Et fi vous demeurez
opiniâtre, vous ferez privé de la dignité patriarcha-
le,que vous avez recouvrée par notre faveur. Ilfem-
ble que cette rigueur contre un fi faint évêque, n’étoit
guère de faifon.
79- La lettre aux évêques Grecs & aux autres clercs ,
qui étoient en Bulgarie eft fur le même to n , & plus
dure encore. Il les déclare excommuniez ; & les menace
de dépofition , s’ils ne fortent du païs dans un
mois : au contraire , s’ils obéïlTent, il promet de les
rétablir dans l’évêché qu’ils ont eu en Grece , ou
de leur en donner un vacant. Le pape écrivit pour ce
L i v r e c i n q j j a n t ë -d e u x i e ’m e . 4
fujet à Michel roi de Bulgarie , l’exhortant à fe fe--
parer des Grecs : de peur d’être entraîné dans les he-
refies où ils tombent fouvent, par l’autorité de leurs
patriarches ou de leurs empereurs : enfin il écrivit au
comte Pierre, qui avoit été envoie à Rome par le
même roi du temps du pape Nicolas. Ces lettres font
du feiziéme d’A v ril, indiélion onzième , qui cil l’an
878. & furent toutes données aux légats Paul & Eugene.
Le pape y en ajouta une à l’empereur Bafile ,
portant créance pour ces mêmes légats : qui lui dévoient
expliquer de vive voix la pcrfecution qu’il
fouffroit, ce qui venoit d’arriver à Rome , afin
d’attirer fon fecours.
Le pape parloit, fans doute , de la violence exercée
par Lambert duc de Spolete. Ce Seigneur avoit
été envoie en Italie par l’empereur Charles,pour mener
du fecours à Rome contre lesSarrafins ; & le pape
le regardoit comme entièrement uni à lui. Mais dès
le mois d’Oélobre de l’année précédente 877. Lambert
aïant demandé des feigneurs Romains en otage
de la part de l’empereur, & le papePaïant déclaré en
pleine aifemblée, la propofition fut rejettée avec
indignation. Le pape écrivit donc à Lambert: Iln ’eft
point à propos que vous veniez â Rome,jufqu’àceque
ce trouble foit appaifé. Et dans une autre lettre : La
perfecution que nous fouffrons depuis deux ans de la
part des païens & de pluficurs autres , nous oblige à
aller en France trouverde ro i, Carloman. On nom-
moit France tout l’empire François, tant en Germaine
qu’en Gaule. C ’eft pourquoi, ajoute le pape,
je vous avertis*, de n’exercer cependant aucun aéle
Terne X I . H h h
A n . 878.
Ep. 76.
Sup. I. L-
liv . H. ri. 54
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Violences dd
Lambert à Romç*,
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