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An. 8î j . legcs, continuë-t-il, font établis de la propre bouche
de J . C. Ce ne font pas les conciles qui les ont
accordez, ils les ont feulement honorez Sc confer-
vez. Ces privilèges font perpétuels, on peut les attaquer,
mais non pas les abolir; ils ont été avant votre
regne &c fubfifteront après vous , tant que le nom
Chrétien durera. Saint Pierre & faint Paul n’ont
pas ete apportez chez nous après leur mort, par
l’autorité des princes, comme l’on a fait chez vous,
ou l’on a enlevé aux autres églifes, leurs protecteurs,
pour enrichir C.P. de leurs dépouilles. Saint Pierre
& faint Paul ont prêché l’évangile à Rome, Sc l’ont
confacré par leur fang. ils ont acquis l’églife d’Alexandrie
par faint Marc un de leurs enfans, comme
faint Pierre par faprefenceavoitdéjaacquis l’églife
d’Antioche. C’eft par ces trois principales églifes,
que faint Pierre Sc faint Paul gouvernèrent toutes
les autres. Et enfuite :
f. }i6;e. Vous nous avez écrit de vous envoyer Theognof-
te, que votre frere Ignace a fait exarque des monaf-
teres de quelques provinces : vous demandez auffi
d’autres moines, comme vous ayant offenié. Nous
favons bien que vous ne les demandez que pour les
maltraiter: quoique vous ne les ayez peut être jamais
vus, & ne connoiliiez pas leur conduite. Quelques
uns d’eux ont fervi Dieu à Rome dès leur jeu-
jnefïe, Sc Theognofte ne nous a jamais dit que du
bien de vous. Il a trouvé ici quelque repos, comme
une infinité d’autres. Car il vient tous les jours tant
de milliers d’hommes fe mettre fous la proteéfion de
faint Pierre, Sc finir ici leurs jours, que l’on voit
L I V R E £ I N Q U A N T I E ’ M E . ’ I O ?
à Rome toutes les nations raffemblées à propor- An.
tion comme dans l’églife univerfelle. Croyez-vous
doncjufte, que nous en livrions quelqu’un aux princes,
dont ils ont méprife les graeçs, ou éprouvé l’indignation?
Les payens mêmes ne le feroient pas.
Outre que nous avons droit d’appeLler à nous, non
feulement, des moines, mais des clercs de tous les
diocéfes, pour l’utilité de l’Eglife, Que fi vous croïez
que Theognofte nous dife du mal de Photius Sc nous
recommande Ignace,, fâchez qu’il ne nous a dit de
l ’un ni de l’autre, que ce que tout le monde en dit,
ôc ce que nous en avons appris d’une infinité de perfonnes,
qui venoient à Rome d’Alexandrie, de Je -
rufalem, de C.P. du mont Olympe, enfin par vos
envoyez Sc vos propres lettres.
Vous femblez vouloir nous épouvanter, en nous
menaçant de ruiner notre ville Sc notre païs. Mais
nous nous confions en la proteâion de Dieu, Sc
tant que nous fubfifterons, nous ferons notre devoir.
Quel mal vous avons-nous fait? Nous n’avons
pas ravagé la Sicile, ni conquis une infinité depro-
vincesfoûmifes aux Grecs:nous n’avons point brûlé
les fauxbourgs de C.P- On ne fe vange point des infidèles,
qui ont commis tous ces excès, Sc on nous
menace, nous qui, grâces à D ieu, fommes ,Chrétiens.
C ’eft imiter les Juifs, qui délivraient Barra-
bas, Si mettoient à mort J. C.
il pourfuit en demandant, qu’Ignace Sc Photius b j2-0*-
viennent à Rome, s’ils ne peuvent venir en per-
fonne, qu’ils en difent laraifonpar lettres, & qu’ils
envoyent des députez: de la part d’Ignace, les aE^
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