
Muf& Italic.
M abili, tom.
C n H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
896. & Gui étant mort la même année, Berenger
duc de Frioul reprit le deffus, & fe fit couronner
empereur, apparemment par le pape Eftienne V I .
Mais il fut bien-tôt chaiTé par Lambert fils de G u i,
couronné par Formofe , dès l’an 893. Ce fut de fon
autorité que le pape Jean IX . tint un concile à R o - ■
me : où on* lut premièrement un mémoire , pour
examiner l’état de l’églife, & les moîens d’affermir
la paix, Jean évêque d’Arezze dit : Nous fouhaitons
p-sj. aufli qu’on l’examine. Pierre eveque d’Albanc dit :
Le pape veut-il qu’on life le concile tenu fous le
pape Théodore ? Il fut lû , & Amolon évêque de
Turin dit : Ileft félon les canons, de rétablir celui qui
a été injuftement condamné, Se d’obferver la réglé
touchant ceux qui ont été fpoliez. On lut le con-
sup.Uv.m.». cile du pape Jean, c’eft-a-dire, celui où Jean V I I I .
avoit condamné Formofe. Enfuite Amolon propofa
de lire le concile fait fous Eftienne V I. contre Formofe
: ce qui fut fait. Comme on en vint à l’endroit où
Pafcal, Pierre Se Silveftre accuferent Formofe de parjure
Se d’avoir été réduit à la communion laïque :
on leur demanda, fi ce qu’on lifoit étoit vrai. Ils
dirent que non ; Se Pafcal ajoûta qu’il n’avoit point
affifté à ce concile. Après qu’on en eut achevé la
leéture, Jean d’Arezze dit : Qu’ils difent s’ils y ont
affifté. Pierre d’Albane dit : J ’y ai affifté, mais je n’y
ai pas fouferit. Ils demandèrent du temps : on leur
en donna, puis ils fe levèrent tous trois, Pierre, Silveftre
Se Pafcal ; Se étant interrogez,ils direnç, qu’ils
n’y avoient point affifté. Amolon dit : Que Benoift
protonotaire vienne , Se qu’il dife ce qu’il a écrit.
L i v r e c i n q u a n t e - q u a t r i e ’m e . 613
Quand il fut venu, Jean d’Arezze lui dit: Benoît,
avez-vous écrit ce concile ? Il dit : Ce n’étoit pas à
moi à l’écrire, mais à un foudiacre de la bibliothèque.
On interrogea foigneufement ces mêmes évêques,
Se Pierre dit, qu’il y avoit affifté. Eftienne évêque
d’Orti l’un d’entr’eux, dit encolere : Vous vous
élevez tous contre le pape : c’eft-à-dire contre Eftienne
V I . Antoine de Brefje dit au nom d’eux tous : Puif-
que vous dites que nous fommes feparez du fein de
l ’églife Romaine, remettezànous examiner demain :
ce qui leur fut accordé.
Le lendemain quand ils furent affis Amolon dit :
Après le délai qui fut hier accordé ; il faut, s’il vous
plaît, nous donner maintenant réponfe. Jean d’Arezze
dit : On doit commencer où on en demeura
hier. Pierre d’Albane fe leva, &c Jean d’Arezze dit :
Ou dites que les aétes de ce concile font vrais, ou
qu’ils font faux. Pierre d’Albane dit : Que les autres
qui y ont affifté viennent : le fiége apoftolique y
étoit. Voulant dire, qu’ils n’avoient agi que par
l ’autorité du pape. Jean d’Arezze répondit : Nous ne
jugeons pas le fiége apoftolique. Et aïant montré ,
que le concile contre Formofe, n’étoit pas un jugement
apoftolique , puifqu’il détruifoit d’un côté ce
qu’il établiffoit de l’autre : il ajoûta : Il faut que le
mal qui a été commis dans l’églife, foit entièrement
déraciné. Le concile s’écria : Nous le demandons
auffi, & nous le fouhaitons tous. Enfuite le pape
ordonna que l’on rendît réponfe. Pierre d’Albane
dit : J ’y ai affifté, fçavoir au concile contre Formofe :
mais contraint. Silveftre de Porto interrogé par Amo-
H h h h iij