
An. 8^7. défendre. Il quitta la charge au bout de trois ans,
mit à là place Sophrone , du confentement du patriarche
Ignace, & retourna à là folitude. Mais Sophrone
mourut quatre ans après, & Nicolas fut obligé
à reprendre la conduite du monaftere de Stude
en 8 n *
Quand Photius ufurpa le iîége de C. P. Nicolas’ ,
pour éviter fa communion , fe retira avec fon frere
Tite dans un holpiee de fon monaftere , qui étoit à
Preneteprèsde Nicomedie. Sa retraite fit grand bruit
a C. P. où fon rang d’abbé de Stude & fon mérité
perfonnël , lui donnoient beaucoup d’autorité»
Le Cefàr Bardas alla le trouvera Prenete, & y mena
même l’empereur Michel ; ils s’efforcèrent par
des diicours flatteurs de le ramener ; puis irritez de
là fermeté , ils lui firent lignifier en partant , de ne
demeurer en aucun holpiee du monaftere de Stude.
Ainli Nicolas fut obligé de le cacher & changer
fouvent de retraite. Enfin Bardas le fit ramener à fon
monaftere de Stude, où il fut gardé prifonnier pendant
deux ans , fous la conduite de Sabas de Calli-
ftrade, qui en étoit alors abbé, après Théodore San-»
tabaren.
L ’empereur Bafile ayant rétabli le patriarche Ignace
, délivra auffi Nicolas , & ils le prièrent l’un &
l’autre , de reprendre le gouvernement de fon monaftere.
Il vouluts’enexcuièr fur fon grand âge & la
foibleflè cauféepar tant de fouffrances ; mais'il fallut
ceder ; & l’empereur le faifoit fouvent venir au
palais pour s’entretenir avec lu i , charmé de fa lîm-
plicité. Il ne vécut que quelques mois depuis ce
L iv r e C i n q u a n t e - u n i e ’me. i j i
* dernier rétabliffement, & m ourut le quatrième de An 867
Février 8^8- âgé de foixante - quinze ans , après
avoir fait plufieurs miracles. Il fut enterré auprès
•de Théodore & de Naucrace lès prédeceflèurs , &
l’églilè Greque honore fa mémoire le jour de fa
mort.
■ En France le concile de Troyes fe tint au jour „ v:, ,
/ . • I • . / 1 < 1 1 _ . » Concile oc marque, vingt-cinquiemed Octobre 867. Les évê- Troie»,
ques du royaume de Louis, c’eft-à-dire, de Germanie,
y avoient été invitez par ceux des royaumes de Charles
& de Lothaire 5 & dans la lettre qu’ils écrivirent
pour cet effet , ils reprelènterent ainll les raifons de
s ’affembler : les églilès font pillées, les évêques des-
honnorez, les peuples opprimez. Il avoit été fàinte-
ment ordonné de tenir des conciles deux fois l’an, 8c
nous voyons tant de maux, parce qu’on les tient rarement
, & que les ennemis de l’églilè s’appliquent à
lèparer lès miniftres. Il nous eft donc important de
tenir un concile general. Nous vous y invitons du
conlèntement de nos rois, & ils envoyent nôtre frété
l’évêque Adventius, pour y faire confentir le vô tre.
Toutefois çette invitation futlàns effet, &nous
11e voyons à ce concile de Troyes, que vingt évêques,
tous des deux royaumes de Charles & de Lothaire. Il
y avoit fix archevêques : Hincmar de Reims, Hetard 87î‘
deTotirs, Venilon de Roüen , Frotaire de Bour-
deaux , Egilon de Sens, & Vulfade de Bourges. Les
évêques les plus fameux font Rothade de Soiffons ,
A Tarde de Nantes, Enée de Paris, & Odon de Beau-
yais
En ce concile quelques év êques voulant favorifer
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