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£ 7 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i que.-
thedrale étoit dediée àfaint Pierre ôc faint Paul ¡mais
pour la rendre plus augufte, le roi Ordogne donna
trois maifons, qui du tems des payens avoientété
des thermes, ôc tous les C hrétiens, étaient devenus
le palais des rois. Il ordonna donc à l’évêque Fro-
nimius d’y transférer fon fiége, ôc la dédicace s’en
fie iolemnellement avec les autres évêques de la province.
Le roi donna de fon trefor des ornemens
d or ôc d’argent pour l’autel, ôc de fon domaine,
il donna plu-fieurs eglifes ôc plufieurs terres à cette
cathédrale. Depuis ce tems, les rois de cette partie
d’Efpagne prirent le titre de rois de Léon.
Pendant cereg n e, le pape Jean X. envoya à
Compoftelle un légat, pour »faire fes dévotions au
r.Mor. corps de.faint Jacques, avec des lettres à l’évêque
Sifenand, afin qu’il fit continuellement des prières
pour lui auprès du faint apôtre. A cette occa-
fion , l’évêque envoya un prêtre à Rome , que le
roi Ordogne chargea auffi de ies lettres ôc de riches
prefens pour le pape. Ce député fut bien reçu
Ôc traité avec honneur, il y demeura un a n , pendant
lequel il eût quelque difpute avec les Romains,
touchant le rite Mofarabique ufité en Efpagne. Il
rapporta de Rome plufieurs livres, ôc rendit compte
à l’évêque Sifenand, de cequ’il avoit vû ôc appris.
La chofe étant examinée en concile par les évêques
d’Efpagne, ils trouvèrent que leur rite n’avoitrien
de contraires la foi catholique, ôc refolurent feulement
de fe conformer au rire R om ain, pour les paroles
de la confecration. L’évêque Sifenand mourut
peu de tems après confirmé de vieilleffe l’an 91.0^
Sc eft compté entre les faints*
L i v r e c i n q u a n t e -qj j a t r i e *met ¿75
Vers le même tems mourut auffi S. Gennade évêque
d’Aftorga. Il fut ordonné abbé de Vierzo, autrement
faint Pierre des montagnes, l’an 889. par
Ranulfe évêque d’Aftorga. C ’eft le monaftere que
faint Fructueux de Brague avoit fondé dans fon patrimoine,
vers le milieu du feptiéme fiecle. Il avoit
été tellement négligé, que lelieu étoitdevenu tout
fauvage. Gennade avec fes moines le défricha, le
rebâtit, y planta des vignes ôc des arbres fruitiers,
ôc le rendit habitable. Il fucceda à Ranulfe dansle
fiege d’Aftorga dès le tems du roi Alfonfele Grand;
ôc l'an 915, Ere 95 3. il fit un teftament, par lequel
on apprend qu’il avoit rétabli plufieurs monafteres
ruinez par les Sarafins, les mettant tous fous la réglé
de 5. Benoît; ôc que plufieurs monafteres fè fer-
voient des mêmes livres,qui leurétoient communs,
ôc qu’ils fe prêtoient les uns aux autres, mais à la
charge qu’ils reviendroient au monaftere auquel ils
étoient donnez. Lés livres nommez danS cet aéte,
font le pfeautier, le cornes, ou liber comitis, l’antipho-
n ier,le manuel des oraifons 8c des paffions, c’tft-à-
dire des aétes des martyrs. Ceux-lâ fe trouvoient en
chaque églife ; ceux que l’on prêtoit, font la bibliothèque,
c’eft-à-dire la bible entiere, les morales fur.
Job,le Pentateuque avec Ruth en un volume,les vies
des peres , les morales fur Ezechiel, Profper, les
offices, peut-être de faint Ambroife, les livres de
la T rin ité , apparemment de faint A uguftin, les lettres
de faint Jerôme, des étymologies des glofes;
le livre des réglés , qui femble être le recueil de S.
Benoift d’Aniane. Voilà les livres qui étoient alors
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Su p. I. xxxii*
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