
A n, 8
3 yS H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
— évangile Grec Latin, très-exadement corrigé, une
7 étole ornée d’or, une belle chafuble & de la theria-
que très-éprouvée.
Le pape répondit à l’empereur : Nos légats font
enfin revenus , quoique tard , & après beaucoup de
perds. On les a pillez, on a tué leurs gens : ilsfontar-
rivez dépouillez de tout & fans aucun fecours humain.
Tout le monde en gémit, & on s’étonne qu’ils
aient fouffert ce qui n’eft arrivé à aucun légat du faint
fiégç fous aucun empereur ; & que vous aïez fi mal
pourvû à leur fureté. Après les avoir demandez avec
tant d’empreifement, vous deviez au moins fuivre
l’exemple de Michel votre prédeceifeur, qui renvoïa
avec une bonne efeorte ceux qui lui furent envoïez.
Il y a encore un autre point, fur lequel vous avez
effacé toutes les marques de bonté que vous aviez
données au faint fiége; C’eft que fous votre protection
, notre frere Ignaceabien ofé confacrer un évêque
chez les Bulgares. Nous vous fupplions de l’obliger
, du moins à prefent, à s’abftenir du gouvernement
de ce pais : autrement il n’évitera pas la peine
canonique -, & ceux qui s’attribuent en ce pais-là le
titre d’évêque, ou quelqu’autre que ce foit, feront
dépofez : outre l’excommunication qu’ils ont déjà
encourue.
Quant aux trois articles, dont vous nous avez priez
à la follicitation d’Ignace : nous ne pouvons rien
changer à ce qui a été réglé, principalement en ce
qui regarde les ordinations de Photius. Si ce n’eft que
les parties intereffées fe prefentent contradictoire-
ment devant nous, & nous inftruifent de quelques
L i v r e c i n q u a n t e - d e u x i e ’me. syy
faits que nous ignorons. Car il n y a point en nous de ^ ^ ^
oüi & de non ; & nous ne pouvons en aucune maniéré
nous écarter de ce que le pape Nicolas ou nous,
avons ordonné ; & de ce qui vient d’être décidé parle
concile univerfel. Ce n’eft pas notre coutume d’a-
bufer félon notre fantaifie des ordonnances de nos
peres ; comme font chez vous quelques prélats, qui
allèguent les canons des conciles ou les décrets du
faint fiége, quand ils veulent nuire à quelqu’un ou
favorifer leurs prétentions, & les paffent fousfilence
quand ils feroient contr’eux ou pour les autres. Au
refte, l'abbé Theognofte n’a rien épargné, pour obtenir
ce que vous défiriez. La lettre eft du dixième
de Novembre indidion cinquième, qui eft l’an 871.
Il faut bien remarquer cçtte. fermeté des papes à re-
fufer les difpenfes, & s’attacher inviolablement aux
réglés.
' Nous n’avons pas la réponfeau patriarche Ignace,
mais feulement un fragment d’une autre lettre, où le
papé lui dit : Vous m’avez écrit, que nos prêtres &
nos évêques foient chaffez honteufement de Bulgarie*.
quoiqu’il n’y ait eu encore fur ce point aucun jugement
devant vous : car nous n’avons jamais été
appeliez en juftice pour ce fujet. Si vous dites, que
nous avons commencé à défendrè aux prêtres de la
dépendance de C. P. de faire leurs fondions en ce
païs-là, nous ne le nions pas. C ’étoit des gens dte
la communion de Photius, que nous avons interdits,
non feulement en Bulgarie , mais par toute l’éghfe ,<
comme nous faifons encore. Vous, qui le fçaviez, ne
deviez pas les fouffrir en Bulgarie. Nous avons appris