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*• doit connoître par les affres. Aïantoccupé trois ans
cedirtf. j48. T h eiTal0nïqUe , il fut dévoie avec les autres
Iconoclaftes 8c revint àC . P. où Bardas lui donna
l’école de philofophie au palais de Magnaure.
Théodore fon difciple enfeigna la geometrie, Theo-
dege l’aftronomie , & Cometas la grammaire. Bardas
s’appliquoit lui-même en la jurifprudence, 8c
"•î°* affiftoit continuellement aux jugemens qui fe ren-
doientà l’hipodrome.
. '* " • Mais ces moeurs ne répondoient pas à fon amour
A n. 858. pOUr jes fciences. Outre fon ambition fans bornes,
' saint* Ignace il « o it débauché , jufques à entretenir publique -
châtié. ment fa bru, après avoir chaifé fa femme légitimé.
Le patriarche Ignace ne pût fouffrir ce fcandale.
Il avertit Bardas ôe l’exhorta d’avoir pitié de fon
ame : mais le cefar fans l ecouter, fe prcfenta dans
¡-¿giife pOUÏ participer auxfaints myfteres le jour
de l’Epiphanie fixiéme de Janvier l’an 858 Alors le
patriarche le retrancha de la communion; 8c Bardas
en furie le menaça de lui paifer fon épée au
travers du corps. Mais Ignace de fon cote le menaça
de la colere de Dieu. Depuis ce tems-là Bardas
ne chercha qu’à rendre Ignace fufpeét 8c odieux a
l’empereur Michel ; 8c enfin le vingt-troifiéme de
Novembre il le fit chalTer du palais patriarcal 8c le
reléguer dans l’ifle Terebinte.
?. H-)}, d. A peine y avoit-il été trois jours qu’on lui envoïa
les évêqueseftimez les pluseonfiderables, pour lui
perfuaderdeceder au tems 8c de donner un aéte de
renonciation à fon fiége. Et toutefois ces memes
évêques ayoient promis par écrit 8c avec ferment
L i v r e c in q ü a n t i é ’ me. 5
fur lafainteTrinité,de ne jamais depofer le patriarche
Ignace , fans condamnation canonique. Auifi
leur voiage fut inutile. Mais ils revinrent quelques
jours après, avec des patriccs 8c les plus confidera-
bles d’entre les juges ; 8c firent tous leurs efforts, par
promeffes, 8c par menaces , pour obliger Ignace a
donner fa renonciation par écrit, il demeura inébranlable.
Cependant plufieurs évêques fe plai-
gnoient de l’injuftice qu on lui faifoit,8cmenaçoient
de ne point reconnoître pour patriarche le fuccef-
feur qu’on prétendoit lui donner; ce qui cauieroit
un fchifme. Pour l’éviter, Bardas les prit en particulier;
8c promit à chacun d’eux le fiége de C. P. s ils
vouloient abandonner Ignace, ils y confentirent a
ce prix; 8c Bardas leur dit que l’empereur leur tien-
droit parole , mais que quand il les envoïeroit quérir
pour leur offrir le fiége deC. P. ils dévoient par
modeftie faire femblant delerefufer. ils en convinrent:
l’empereur les manda chacun a p a rt, leur fit
offre, ils refuferent : mais ils furent pris au mot, 8c
firent inutilement cette baiTeiTe.
Celui que la cour choifit pour patriarche de C.P.
An. 858.
fut l’eunuque Photius. il etoit de grande naiffance,
petit neveu du patriarche T a ra ife , 8c fils dlrene
feeur d’Arfaber patrice 8cmaître des offices,qui avoit
épouféCalomaire foeur del’imperatrice Theodora,
8c du cefar Bardas. Legenie de Photius etoit encore
au deffus de fa naiffance: il avoit l’efprit grand 8tcul-
tivé avec un grand foin. Ses richeffes lui faifoient
trouver facilement toutes fortes de livres ; 8c fa paf-
fion pour lagloire alloit jufques à paifer les nuits àla
ni.
Photius patriarche.
Nicet, p. 119 8 . Tofi.Tb. n. xir