
C. Majores §.
Item qu&r..extra
de ùapt.
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(Î44 H i s t o i r e É col e s i A s t i d u e .
en compofa un fécond pour le fatisfaire. il met en
tête une queftion générale ; fi l’ordination reçue
par force eft valable, &c répond qu’oui ; par l’exemple
du batême donné par force à un adulte, qu’il
foûtient être bon, mais il fe trompe en l’un & en
l ’autre.
Ce fécond écrit eft en forme de dialogue, & commence
ainfi. L’agreffeur: Formofe ayant quitté fon
époufe en a enlevé une autre, c’eft-a-dire qu ayant
quitté fon évêché, il a ôté le faint fiége à celui qui
devoit y être légitimement ordonné. Le défenfeur:
Je ne me mets point en peine de ce qu’a été Formofe;
il me fuffit que l’ordination qu’il a faite eft
légitimé. L’agreffeur ; Formofe n’a point été pape;
donc l’ordination qu’il a faite doit être comptée pour
rien. Le défenfeur : Formoie a été reconnu pour
pape pendant plufieurs années,-non feulement dans
l’empire Romain, mais chez les nations barbares,
& il eft venu des clercs à Rome des pays les plus
éloignez, pour recevoir de lui l'ordination, fuivànt
la coutume. Ces paroles d’Auxilius font remarquables.
Il rapporte enfuiteles mêmes preuves que dans
le premier écrit, fur la validité des ordinations d’un
évêque condamné même pour herèfie. Quant à l’exemple
du pape Conftantin, dont les ordinations
furent déclarées nulles y il d it , que l’on fit bien de
dépofer Conftantin ; mais que l’on fit mal de lui
crever les yeux , & de réordonner ceux qu’il avoit
ordonnez, ou leur faire jurer de ne jamais recevoir
les ordres, il foûtient, que ceux qui ont reçu une
fécondé ordination, ne doivent faire aucune fonc-
LlVRE CINQUANTE-QU AT Rj e ’me .' Î4 j
don de leur ordre, & qu’on ne doit point obéïr au pape
, quand il appelle quelqu’un à un concile, dont le
lujet eftmanifeftement mauvais.
Il dit que Formofe ne peut plus être jugé après
avoir étéprefenté au jugementde Dieu. Mais, dit
l’agreffeur,après fa dépofition il n’a pas pû être év ê-
que, & encore moins pape. Le défenfeur répond:
Comme il aétédépoféjpar l’autorité du faint fiége,
il a été reconcilié par la même autorité. L’agreffeur :
Quand il a été dépofé, il a juré fur lesfaints évangiles
de ne jamais rentrer dans Rome, & ne jamais
reprendre fon évêché; il n’a donepû être reconcilié.
Le défenfeur : Un tel ferment feroit jugé détef-
table par les payens mêmes; jurer de ne venir jamais
aux tombeaux des apôtres demander fa réconciliation
, quelle cruauté ? L’agreffeur : Le pape a-t-il dû
reconcilier un homme, qui s’eft condamné de fa propre
bouche ; Le défenfeur : Il ne l’a fait que par crainte
; mais il fuffit qu’enfuite il a été reconcilié par
l’autorité du faint fiége, L’agreffeur: Soit, Formofe
a été réconcilié ; mais enfuite le defir de la gloire
lui a fait quitter fon évêché. Le défenfeur : Il eft incertain
fi c’eft l’ambition qui l’a fait monter fur le
faint fiége ; c’eft pourquoi ilfautlelaiffer au jugement
de Dieu. Cependant toute la ville de Rome
& les pays circonvifins, difent qu il a été d’une
grande iainteté, hors un très-petit nombre qui le
décrie.
L’agreffeur: Mais voici une objeéijon fans répliqué,
Quand Formofe eft venu pour être ordonné
pape, il s’eft fait impofer les mains, comme s il
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