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Suite de la ré-
ponfe aux Bulgares.
2,6.
1 3 5 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
nous laifTons à la difcretion du prêtre 8c de lévc-'
que j la penitence de celui qui en carême aura habité
avec fa femme. On peut faire la guerre en carême,
s’il eft abfolument neceffaire pourfe défendre.
Il eft permis de manger de toutes fortes d’animaux,
fans s’arrêter aux diftinétions de l’ancienne
lo y , que nous prenons dans un fens fpirituel. Il eft
permis aux laïques, au défaut des clercs, de bénir la
table avec le figne de la croix. La coutume de l*é-
glife eft de ne point manger avant l’heure de tierce;
c’eft-à-dire, neufheuresdumatin.Un Chrétien ne
doit point manger de la chaiTe d’un payen, pour ne
pas communiquer avec lui.
L’ufage de l’églife Romaine touchant les mariages,
eft qu’après les fiançailles 8c le contrat qui réglé
les conventions , les parties font leurs offrandes à
l’églife par les mains du prêtre, 8c reçoivent la be-
nediôtion nuptiale,8c le voile qui ne fe donne point
aux fécondés noces. Au fortir de l’églife, ils portent
fur la tête des couronnes que l’on garde dans l'c-
glife. Mais ces cérémonies ne font point neceffaires,
ôc il n'y a d’effentiel , que le conlentement donné
félonies loix. Celui qui a deux femmes doit garder
la première 8c faire penitence pour le paffc. Les mariez
doivent obferver la continence tous les dimanches,
comme en carême; 8c tant que la femme nourrit
l’enfant de fon lait. Mais elle peut entrer à L’églife
quand il lui plaît après fes couches.
Quant à la punition des crimes le pape renyoye
lesBulgaresauxloixRomaines,que l’évêqueleurpor-
toitttoutefois il ne veut pas qu’il laiffe ces livre schez
eux
L i v r e c i n q u a n t i e ' m e ; 137
eux de peur qu’ils n’en abufent. Car comme ils lui ~
avoient demandé des loix pour les chofes temporel- *
les , il répond : Nous vous aurions volontiers en- 'J ’
voyé les livresque nous aurions crû neceffaires, fi
nous favions que vous eufliez quelqu’un capable de
vous les expliquer. Auifi ne l’avoient-ils pas feulement
confulté fur la religion, mais fur plufieurs pratiques
indifférentes de leurs moeurs , comme fi leur 4,.
roi pouvoir manger feu l, quelle dot ils pouvoient 4».
donner à leurs femmes, 8c fi elles pouvoient porter **’
des calleçons : telle étoit leur fimplicité. ils l’avoient *■
auffi confulté fur plufieurs fuperfticions, que le pape
condamne : comme d’obferver des jours heureux ou ,r.
malheureux, des augures, des enchantemens , de
guérir des maladies par certaine pierre , ou cer- ¡t.
taine ligature.Il y en avoit que les Grecs leur avoient 7».
infpirées, comme de deviner par l’ouverture d’un
livre : ce qui femble revenir au fort des faints. A
la place de leurs anciennes fuperftitions pour la a
guerre, le pape leurconfeilledes’y préparer en fréquentant
les eglifes,aififtant à lamelle, faifant des
offrandes, des aumônes 8c des oeuvres de charité de
toutes fortes, feconfeffant 8c communiant ; 8c de 34.
ne pas omettre leurs prières pendant la guerre , ou
ils ont le plus befoin du iecours de Dieu. Il leur
donne la croix pour enfeigne militaire, au lieu d’une
queuë de cheval qu’ils portoient, comme font encore
les Turcs : il recommande la fidélité dans les ,l*
traitez depaix ; mais il défend d en faire avec les in- 8l*
fidèles, fi ce n’eft à l’intention de les attirer au culte
du vrai Dieu. Il veut qu’ils jurent fur l’évangile , au
Tom. XI. S