
7 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
H de Zacarie fon collègue déjà condamné , s’enfuie
de nuit avant le tems du concile , abandonnant
fon églife , & paifa à d’autres provinces. Le
pape différa encore de le juger à caufe de fon ab-
fence.
Cependant Theutgaud & Gonthier arrivèrent à
Rome , 8c prefenterent au pape les aêtes des conciles
de Metz 8c d’Aixla Chapelle. Le pape les fit lire
publiquement 8c demanda aux archevêques s’ils
les vouloient foûtenir. ils répondirent, que puif-
qu’ils les avoient fouferits de leur main, ils ne les
contrediroient pas de parole. Le,pape fans s’expli-
*• quer les renvoïa à leur logis, 8c peu de jours après
les fit appeller au concile déjà affemblé dans le palais
de Latran.llsy prefenterent le même écrit, prétendant
le faire fouferire au pape, 8c difant qu’ils n’a-
voient fait ni plus ni moins, que ce qui étoit contenu.
Mais le concile y trouva tant de propofitions
honteufes 8c inoüies, qu’il condamna les prélats fur
leur propre confeffion.
Le pape envoïa à tous les évêques de Gaule, d’Ica-
lie 8c de Germanie, ledecretdececoncilediviiéen
cinq articles.Le premier caifele concile tenu à Metz
au mois de Juin indication onzième, qui elt l’an 863;
le comparant au brigandage d Epheie. Le fécond
déclareque Theutgaud archevêque deTreves, primat
de la Belgide , 8c Gonthier archevêque de Cologne
, font dépoüillez de toute puilfance epifeo-
pale , pour avoir mal jugé la caufe du roi Lothai-
re 8c de fes deux femmes, 8c méprilé le jugement
;o. du faint fiége , prononcé contre Ingeltrude femme
L i v r e c i n q u a n t i e ’ me ; 79
deBofonà la requête de Tadon archevêque de Milan.
il leur eft défendu de faire aucune fonêtion épif-
copale , fous peine de n’être jamais rétablis ; 8c on
déclare excommuniez tous ceux qui communiqueront
avec eux. Les évêques leurs complices,font auffi
dépofezmais à condition d’être rétablis, en recon-
noiifant leur faute.Ingeltrude,fille du comte Matte-
frid 8c femme de Bofon, qu’elle avoit quitté depuis
environ fept ans, menant une vie vagabonde, eft
de nouveau anathématifée avec tous fes complices8c
fes fauteurs; 8c défenfe de communiquer avec elle :
mais on lui promet pardon, i l elle retourne avec fon
mari, ou vient à Rome demander l’abfolution. Enfin
on prononce anathéme contre quiconque mé-
prife les décrets du faint fiege, touchant la foi ou la
difeipline.
On dépofa auffi Haganon évéque de Bergame ,
que l’on difoit êtrel’auteur de l’écritprefenté au concile
deRome par les archevêques deTreves 8c deCo-
logne;8c Jean archevêque de Ravenne , qui au préjudice
des fes fermens confpiroit avec fon frereGre-
goire contre l’autorité du faint fiége, 8c particulièrement
contre le pape. Mais ils nedéfererenrpoint
à la condamnation du concile , 8c continuèrent de
faire leurs fonétions.
Theutgaud 8c Gonthier ne furent pas plus fournis.
Ils allèrent trouver l’empereur Louis, qui étoit alors
àBenevent, 8c fe plaignirent hautement d’avoir été
injuftement dépofez. Que c’étoit lui faire injure de
traiter ainfi des ambafladeurs du roi fonfrere , qu'il
avoit lui-même envoyez à Rome, 8cquiy étoient
An. S64.
C . j ,
c. 4.
c. SAnafl.
ibid.
Sup, num. 1 7»
XXXIII.
Rébellion de
Gonthiercontre
le pape.
Ann.Met. 8<>$„
Bertin. 864.