
A n . 903.
Chr* Lobtenf
17 . to. 6. Spicil.
XL.
Quatrièmes noces
de l’empereur
Léon.
Pofi. ràeop. p.
x iu ». 1 1 . Sim.
Te/t. Theop. p.
514...
llid . ». 7.
Cang. Glojf. Gr.
ra Tfaoujios. -
<?3<> H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
qui aïant fouvent combattu contre les Normans '
quoiquavec lucces , ne crut pas qu’il lui fût permis
de toucher les choies faintes avec des mains qui
avoient répandu du fang. C ’eft pourquoi il envoïa
à Rome Bericon clerc de l’églife de Liege , & Teu-
tric moine de Lobés, priant le pape de les ordonner
évêques, pour fervir à fa place , ce qu’il obtint. Il
leur donna donc fon diocéfe à gouverner, & acheva
fes jours en p a ix , après plus de cinquante ans d’épif-
copat. Son fuccefleur fut Eftienne , homme pieux &
fçavant.
En Orient l’empereur Léon n’avoit point de fils
pour lui fucceder, quoiqu’il eût eu trois femmes.
La première fut Theophano , qu’il avoir époufée du
vivant de l’empereur fon pere ; & qui aïant vécu
douze ans avec lu i , mourut la feptiéme année de
fon regne 83)1. C’étoit une très-vertueufe princelfe ,
qui paifoit fa vie à prier & faire des aumônes, on
dit même qu’elle fit des miracles ; 1 eglife Greque
l’honore comme fainte le feiziéme de Décembre ,
& l’empereur fon époux fit bâtir une églife en fon
nom. La vertu de cette princeife parut principalement
à fouffrir les infidelitez de Léon. Car il n’a
pas été nommé le fage & le philofophe à caufe de
fes moeurs , mais feulement en confideration de fa
doéhine, fuivant le fhle du temps. Dès le commencement
de fon regne, il devint amoureux de Zoé
fille de Stylien, & veuve de Théodore, qui avoit
été empoifonné. Stylien étoit Zaoutza ; c’eit-à-drre
Chaoux, car les Grecs avoient dès-lors emprunté des
Turcs cette dignité ; ôc l’empereur, en confidera-'
P/l c i x x y i . S.
L i v r e c i n q j ç j a n t e -q u a t r i e ’m e . 637
don de fa fille , lui donna un nouveau titre , qu’il — — ----- -
inventa exprès, fçavoir BafileopAior^ c’efbà-dire pere A n , jo j .
de l’empereur. Il le fit auffi maître des offices, & en
cette qualité il lui adreiTa la plûpart de fes novelles.
Léon entretenoit Zoé publiquement du vivant de
Theophano, & après fa mort il l’époufa& la couronna
impératrice. Un clerc de fon palais nommé Si-
nape , leur donna la benediéfcion nuptiale & fut dé~
pofé pour ce fujet : mais Zoé mourut au bout de
vingt mois. On mit fon corps dans une biere , qui
fe rencontra par hazard , & où ces paroles du pfeau-
me étoient gravées : Malheureufe fille de Baby-
lone.
Léon époufa donc une troifiéme femme l’an 896.
onzième de fon regne. Elle fe nommoit Eudocie ;
il la fit couronner, la déclara impératrice, & en
eut un fils, mais elle mourut de cette couche & l’enfant
auffi. C ’efl: ce qui fit refoudre Léon à fe marier
une quatrième fois l’an 5 0 1. dix-feptiéme de
fon regne. Il prit une autre Zoé furnommée Car-
bounopfine ; mais il n’ofa la faire couronner , ni recevoir
avec elle la benedi&ion nuptiale -, parce que
chez les Grecs les quatrièmes noces étoient défendues.
Les fécondés & les troifiémes étoient fujettes à
penitence,, comme n’etant pas exemptes de faute ;
& pour les quatrièmes , on les comprenait fous le
nom infâme de polygamie. Je l’ai marqué en parlant
des lettres de faint Baille à Amphiloque , & de
celle de faint Théodore Studite à Naucrace. L ’empereur
Léon lui-même avoit fait une conftitution,
pour ordonner que la peine portée par les canons,
L l l l iij
Sup. liv . xv ï r ,
» .1 5 . l i v . x l t . ».
46. i. ep. 50.
Novel. Léon, y ® .