
4.04 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . .
£ N g bution des dignitez ecclefiaftiques 6c féculieres. Se*
~ trois fils Carloman I Louis & Charles partagèrent
fes états.
Mais 1 empereur Charles fon frere voulut profiter
de 1 occafion , pour rentrer dans ce qui lui
avoit ete cede du roïaume de Lothaire & étendre
fa. domination jufques au R hin. Le jeune roi Louis,
qui avoit fuccedé à cette partie du roïaume de fon
pere, aiant en vain eifaïé les voies de douceur pour
arrêter l’empereurfon oncle j s’avança à la tête d’une
arm ee, & fit avec fes comtes des jeûnes & des prie-
:*>». serti», res pour implorer la. mifericotde de Dieu. Les gens
de 1 empereur s en m oquoient: mais Louis voulant
m ontrer d autant plus la juftice de fa caufe , fit faire
1 epreuve de 1 eau chaude par dix hom m es, celle du
fer chaud par dix.autres , &.celle de l!eau froide par.
dix autres. Les annales portent, que tous furent con-
fervez fans aucun m al, & il eft certain que les armées
étant venues, aux m ains, Louis remporta la
viétoire..
L empereur Charles le m ettoit par cette entre-
prife horsd etatd’envoïer au pape le fecours qu’il lui
avoit promis contre les Sarrafins , & que le pape at-
tendoit inceifamment : comme il paroît par une lettre
au Com te Bofon beau-frere de fempereur , où il
||g j jq0us avons appris que [’empereur doit nous en-
voïer du iècours dans l’extrême befoin. de ce païs ,
que les Sarrafins ont prefque tout ravagé. C ’eft
pourquoi nous vous prions inftam m ent, que vous ne
permettiez point à ces troupes,.qui viennent, & fuf.
fcnt-elles déjà venues, défaire aucun Céjour inutile en
L i v r e c i n q u a n t I - d e w x i e ’me. 40/
Vos quartiers > mais que vous lés preifiez vivement.
Car ü elles ne viennent .très-promptement, nous
craignons de plus grands maux. Cette lettre eft du
premier de Septembre 876. l’indiéfiondixième commençante
; & e’eft la première de celles que nous-
avons du pape Jean V III. Une autre de mêmedate
eft adreflee au roi Louis le Germanie , dont le pape
ne pouvoit encorefçavoir la m ort. Ce prince feplai-
gnoit de l’empereur fon frere ; mais le pape répond,
que l’empereur s’eft plaint le prem ier, & qu’il ne peut
rien décider fans avoir oui les parties. Il exhorte Louis-
a la paix ; & on voit bien qu’il craignoit de choquer-
l’em pereur, dont il attendoit du fecours.
Cependant le pape apprenant que fes légats Leom
& Pierre étoient arrivez à Pavie, les preifoit de revenir
-, & après qu’ils furent arrivez il apprit d’eux ,
entre autres choies, comme la province de Bour-
deaux étoit défolée par les incurfions des N orm ans :
énforte que l’archevêque Froraire n’y pouvoit plus
faire aucun fruit. C ’eft pourquoi le pape Voulant lui
donner lieu d’exercer fes talens, & à la priere de
l'empereur , le transfera au fiége de Bourges, vacant,
par la m ort de V ulfade: fans tirer à confequence ,,
attendu que cette tranflation fe faifoit. contre lés
réglés, & par des raifons fingulieres. C ’eft ce qui-
paroît par des lettres que le pape en écrivit à. ¡’empereur
C harles, au clergé .& au peuple de Bourges »
qui demandoient Frotaire aux évêques de la province,
& à Frotaire lui-même. Ces kt-tres-font du vingt--
huitième d’O&obre > 7 6 . O n :yfvoiries formalitez:
neceftaires pour les tranilatiqns : l’inform ation fur;
E e e iij
A n . 8 7 6 .
X X X IX .
Tranflation de
Frotaire à Bourr
ges. Epi/t. 6. 7:
§ ¥ $ , 8, 1 3 .14.371