
¿48 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
A n 909. toit des Normans, qui pour s’établir en France, corn*
w i 4. y mençoient à fe faire Chrétiens. Hervé envoya pour
‘4- réponfe un recueil de plufieurs autoritez de iaint
Tom.ï.conc.f. ,ç;regoire, d’autres peres Si de quelques hiftoires peu
autentiques, divifé en vingt-trois articles.
Tom's.cnc. H e rv é t i n t plufieurs conciles avec les évêques du
* ' fa province , mais nous n’avons les décrets que d,e
celui qu’il tint à Troilé près de Soiffons, le vingt-
fixiéme de Juin 909. indidtion douzième. Ses Suffra-
gans y aflifterent, ôc on y voit les foufcriptions de
douze prélats; Hervé archevêque de Reims, Viton
ou Gui de Roüen , Raoul évêque de Laon , Erluin
de Beauvais, Robert de Noyon , Letolde de d u r ions
, Abbon de Soiffons, Effienne de Cambrai, Hubert
de Meaux, Otfrid de Senlis, Effienne de Te-
roiiane ôc Ogerd’ Amien. Les décrets de ce concile
font diftribuez en quinze chapitres, qui font plutôt
de longues exhortations , que des canons , ôc qui
font voir le trifte état de l’églife.
#. Sii. a. Dès la préface on en parle ainfi : Les villes font
dépeuplées , les monafteres ruinez ou brûlez , les
campagnes réduites en folitude. Enfuit» : Comme
les premiers hommes vivoient fans loi ôc fans crainte
, abandonnez à leurs paffions ; ainfi maintenant
* sl,Ê chacun fait ce qu’il lui plaît, méprifane les loix divines
ôc humaines, ôc les ordonnances des évêques;
les puiffans oppriment les foibles, tout eft plein de
violence contre les pauvres ôc de pillages de biens
ecclefiaftiques. Et afin qu’on ne croye pas que nous
nous épargnons, nous qui devons corriger les autres
, nouç portons le nom d’évêques, ma-is nous
n’ei>
L iv r e c in q u a n t e -q u a t r îé ’ mE. ¿49
il’en rempliffons par les devoirs. Nous né
la prédication ; nous voyons ceux dont ne
nies chargez, abandonner Dieu Ôc croupir dans le v ice
gligeons
rus fom
, fans leur parler &fans leur tendre la main, ôc fi
nous les voulons reprendre,ils diiènt,comme dans
l ’évangile, que nous les chargeons de fardeaux in-
fupportables, ôc n’y touchons pas du bout du doigt.
Ainfi le troupeau du feigneur périt par notre-filen-
ce. Songeons quel pécheur s’eff jamais converti par
nos difeours, qui a renoncé à la débauche , à l’avarice
, à l’orgueil. Cependant nous rendrons compte
inceffamment de cette négociation qui nous a été
confiée, pour en apporter du profit.
Dans la fuite on décrit ainfi la décadence des monafteres.
Les uns ont été ruinez ou brûlez par les
payens, lesautresdépoüillez deleursbiens, ôc preff
que réduits à rien; ceux dont il refte quelques vef-
tiges ne gardent plus aucune forme de vie régulière.
Les moines, les chanoines, les religieufes n’onc
plus de fuperieurs légitimés, par l’abus qui s’eft introduit
de les foûmettre à des étrangers ; c’eft pourquoi
ils tombent dans le dérèglement des moeurs ,
partie par pauvreté, partie par mauvaife volonté.
Iis oublient la faincecé de^leur profeflion , pour
s’appliquer à des affaires temporelles. Quelques-uns
preflez par la néceifité,quittent les monafteres, ôc
bon gré malgré, fe mêlant avec les feculiers, vivent
comme eux; ils n’ont aucun mérité qui les diftin-
gue du peuple , ôc la baffeffe de leurs occupations
les rend méprifablcs. Nous voyons dans les monaf-
tercsconiacrezàDieudesabbez laïques, avec leurs
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