
4 6 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
**■ lettre pour le patriarche Photius, une pour vou s,
A n . 87p. parjant aux évêques, une pour les fchifmatiques.
**"' Nous n’avons pas ici la votre , donnez-nous jour
pour l’apporter. On convint du jour ; & Photius
dit, qu’il étoit temps de finir la fcifion, parce que
les légats étoient fatiguez. Mais le cardinal Pierre
dit encore : S’il y a ici quelque fchifmatique, qu’il fe
déclare. Le concile dit : Nous fommestous d’accord,
les fchifmatiques font en très-petit nombre. La fef-
seveng. f*g. fion finit par des acclamations de louanges: Aux
*iyc' grands empereurs Bafile, Léon & Alexandre, longues
années. A la très-pieufe impératrice Eudocie ,
longues années. A Etienne Porphirogenete & fyn-
celle. C’étoit le dernier fils de l’empereur deftiné à
l’état ecclefiaftique. A Photius & Jean très-faints par
marchés, longues années. Il faut remarquer qu’ils
nomment Photius devant le pape,
xm. La fécondé feffion fut tenue le mardi dix-feptiéme
de Novembre, indication treizième, qui eft
féU ms ^an C ’étoit dans la grande églife de C. P. au
côté droit des galeries hautes, nommées catécu-
menies. L’évangile étoit au milieu de l’affemblée , &
Photius y préfidoit, les trois légats de Rome , P au l,
Eugene & Pierre étant aifisavec lui, auifi-bien qu’E-
lie légat de Jerufalem , Cofme prêtre & apocri-
fîaire d’Alexandrie, Procope métropolitain de Ce-
farée, Grégoire d’Ephefe, & les autres, comme en
la première feifion. Photius fit la priere, & les R o mains
chantèrent entr’eux en latin. Le cardinal Pierre
ouvrit la feffion, & comme il parloit latin , Léon
protofpataire & fecretaire de l’empereur, lui fervit
L i v r e c i n q u a n t e -t r o i s i e ’m e . 4 6 7
d’interprete. Il dit donc : Les empereurs ont envoie
à Rome par deux fois : les patriarches d’Alexandrie
, de Jerufalem & d’Anrioche , y ont auffi envoie
; priant le pape Jean d’affermir la paix dans
votre églife. Nous apportons des lettres, pour cet
effet, & nous délirons avant toutes’ chofes faire lire
celle du pape à l’empereur. Elle étoit traduite en grec :
le même fecretaire Léon en fit la leéture , & elle fut
inferée dans les aétes. Mais elle y eft bien différente
de l’original latin, dont j’ai rapporté la fubftance ,
qui fe trouve dans le recueil des lettres du pape
Jean V I I I . & les Grecs mêmes reconnoiffent la d ifférence.
En celle-ci, on ne parle point de la mort
du patriarche Ignace ; & on ne dit point que Photius
avoit repris les fonctions épifcopales, fans con-
fulter le faint fiége. Au contraire, on fait dire au
pape , parlant à l’empereur : Votre pieté nous a prévenu
, en faifant violence à Photius, & le rétablif-
fant avant l’arrivée de nos légats. Toutefois nous y
fuppléons, non par notre autorité, quoique nous
puiffions le faire , mais par les conftitutions apofto-
liques. Sur quoi il cite le concile de Nicée ; & le refte,
comme dans la vraie lettre. Dans la fuite de celle-ci,
on fupprime l’ordre du pape, afin que Photius demandât
pardon en plein concile, & l’abfolution qu’il
lui donnoit -, & on ajoûte plufieurs difeours à fa
louange. Enfin, cette lettre n’eft pas tant traduite,
que refaite au gré,de Photius : mais apparemment de
concert avec les légats, qui en entendirent la leéture
fans s’en plaindre.
Après qu’elle eut été lûë, Procope de Cefarée
N n n ij
A n . 8 7 2 .
17. N oy,
Ep. i 9p:
Sup. n, 7.
Bevereg. p. 17 . A*
ton . 8. conc.
1461. to. 9. p*
13î*
MS.