
An. 8¿7.
Cotte, p. 870.
Sup. I. XLVIII.
n . 38.
SupI . xlvi 1 1 .
», 33.
Cortc» p. 876V
1 7 2 H i s t o i r e E c o l e s i a s t i q i / ê .
Vulfade, pour faire leur cour au roi Charles, corft-*
mencerent à émouvoir des queftions au préjudice'
d’Hincmar ; c’eft-à-dire , qu’ils vouloient examiner
de nouveau ion ordination 8c la dépoiirion d’Eb-
bon. Mais Hincmar içût lï bien iè défendre , & par
la raifon , & par l’autorité des canons, qu’on réfo-
lut à la pluralité des v o ix ,- de ne point approfondir
ces queftions, ôc d’envoyer feulement au pape la relation
de ce qui s’étoit paffé., comme il S’avoit demandé.
Ceft ce qui paroît par la lettre fynodale du
concile de Troyes , qui comprend une ample rela1-
tion de toute l’affaire d’Ebbon, commençant à la
deftitutidn de Louis Débonnaire 8c finiffant au concile
indiqué à Treves, à la pourfuite de l’empereur
Lothaire en 84<L Elle conclut en priant, le pape de ne
point toucher à ce que iès prédeceffeurs avoient réglé ,
& de ne point fouffrir qu’à l’avenir aucun évêque fut
dépofé, fans la participation du faint fiége , fuivant
les decretales dès papes. Ainfi les évêques* de France 8c
Hincmar lui-même, fe foumettoient au droit nouveau
des fauffes decretales, contre lefquelles il avoit
tant difputé. Ils demandoient à la fin le pallium pour
Vulfade.
Aélard évêque de Nantes fut chargé de porter cette
lettre à Rome ; mais auparavant il alla trouver 1er
roi C harles qui l’avoit mandé , 8c qui l’obligea de'
lui donner la lettre fynodale : puis ayant rompu les»
fceaux.des archevêques , dont elle étoit fcellée , il læ
lu t , & la trouvant trop favorable à Hincmar , il
en fit écrire une autre au pape en ion nom , où il
reprend l’affaire d’Ebbon dés fon origine, 8c relaye
L i v r e c i n q u a n ï e -ü n i è ’ m e .- 1 7 3
tout ce qui lui étoit avantageux, & par confequeilt ÊW ~~ p
à Vulfade , dont il foûtient que la dépofition étoit ‘ °
nulle. Il s’exeufe fur la neceffité des affaires, de l’avoir
faitfacrer archevêque de Bourges avant le retour d’E-
gilon , 8c demande pour lui le pallium. Enfin il recommande
au pape Tévêque ATard. Il a fouffert,
dit le ro i, l’e x il, les fers, la mer , des périls terribles,
par le voifinage des Bretons & des Normans ; & comme
il n’a plus d’efperance de recouvrer fort fiége ,
nous defirons qu’il en rempliffe quelqu’autre qui fe
trouvera vacant. Il a reiolu de faire à Rome quelque
fejour , afin' que quand les Bretons y viendront, il
puiffe les convaincre du dommage qu’ils ont fait àibn
églife & à celle du voifinage , 6c qu’ils foient repris
par l’autorité du faint fiége.
Hincmar recommanda auifi l’évêque Aclard par v«/ n-
une lettre particulière, dont il le chargea pour Anafi-
taie abbé 6c bibliothécaire de Téglife Romaine. En
cette lettre , il iè plaint que le pape , dans ià derniere
réponfe , avoit autrement rapporté fes paroles , qu’il
ne les avoit'écrites. C’eft pourquoi , craignant que
quelqu’un ne falfifie encore lés lettrés du concile de
Troyes, il avertit Anaftafe , qu’Actard en a les vrais
originaux , 6c le prie de vérifier à Rome quelques
pièces touchant l’affaire d’Ebbon. Il s’excuiè de ce
qu’il n’envoye pas des prelèns convenables au pape,
à Arfene qui avoit été légat en France, 6c à Anaftaiè
même. Ce qui marque l’ufagè de ne point envoyer à
Rome iàns quelques prefens» v L
En même tems que l’on tenOit le concile de Pa‘
Troyes, le pape Nicolas envoya de Rome les clercs chcsd«Gm$°,