
A n . §<ig. d’avoir donnéàfonéglife mon feigneur & m on pere
le très - feint & orthodoxe pape N icolas, pour la
défendre comme un autre Joiué. Alors tous les moines
de Terufelem, d’Antioche , d’Alexandrie & de
C. P. dont quelques-uns étoient députez de la part
des princes, demeurerait long - tems en filence d’é-
tonnem ent, puis ils s'écrièrent: Dieu foitloüé, Dieu
foitloüé, d’avoir donné à ion églife uatel pafteur,
& fi rîipeétueux envers ion prédecefleur. Que l’envie
celle , que les faux bruits iè diiïipent. Puis ils dirent
trois fois: Vive notre feigneur Adrien, établi de
Dieu , fouverainpontife & pape ùniveriel. Il fit ligne
de la m ain, pour faire filence, & dit: Au très-feint
& orthodoxe feigneur Nicolas établi de Dieufouve-
rain pontife & pape unlverièl, éternelle mémoire.
Au nouvel Elie, vie& gloire éternelle. Au-nouveau
Phinées digne de l’éternel fecerdoce, felut éternel.
Paix & grâce à fes fecbateurs. Chacune de ces acclamations
futrepetée trois fois-
Le pape Adrien n’eut pas moins de loin de ie justifier
iùr ce iujet auprès des évêques François, çom-
Adr.ep.e.t.s. nie on voit par la première des lettres qui leur font
88j. adreifées. Elle eft du fécond jour de Février indietion
première , qui eft l’an 8¿8. & c’eft la réponfè
à la lettre iynodale du concile deT royes. Actard
évêque de Nantes , qui en étoit chargé:, n’arriva à
an. ^ 88o- Rome qu’aPrês la m ort du pape Nicolas 8c l’ordina-
9* tion d’Adrien : & cette première réponfe fut apportée
en France par Sulpice envoyé de Yulfade , archevêque
de Bourges, auffi lui eft-elle très-favorable.
Car le pape Adrien y parle ainfi : L’innocence
L i v r e c i n q Y a n t e -u n i e’m e. 185!
de notre frere l’évêque Yulfade & de fes collègues, g ¿g
qui avoit été ébfcurcie pour un peu de tem s, eft
devenue par vos foins auffi claire que la lumière du
fbleil. C’eft pourquoi nous confirmons & approuvons
votre jugement j & ayant égard à votre priere,
nous accordons à Yulfade archevêque de Bourges
l’ufege du pallium. Notre prédeceffeur l’auroit volontiers
accordé, s’il avoit reçu ce que vous venez
de nous envoyer, & nous ne faifons qu’exécuter les
intentions. Auffi , comme nous vous accordons ce
que vous demandez, nous vous prions de faire écrire
le nom du pape Nicolas dans les livres & les diptyques
devoséglifes;-de le faire nommer à la rnefTe , ôC
d’ordonner la même choie aux évêques vos confrères.
Nous vous exhortons auffi de réfifter vigou-
reuièmentde vive voix & par écrit aux princes Grecs*
& aux autres, principalement aux clercs, qui voudraient
entreprendre quelque phoiè contre là per-
ibnne ou fes décrets. Sçachant que nous ne eonièn-
tirons jamais à ce que l’on pourrait ici tenter contre
Fui. Il eft vrai que nous ne voulons pas être inflexibles
envers ceux qui imploreront la miièricorde du
feint fiege , après une fatisfaétion raifonnable, pourvu
qu’ils ne prétendent pas iè juftifier en aecufent ce ^ f fv
grand pape , qui eft maintenant- devant Dieu, & «<«•/• «#*■
queperibnnen’a ofé reprendre defonvivant. Soyez
donc vigilans & courageux fur ce p o int, & inftrui-
fez tous les évêques d’au-delà les Alpes. Car fi. on
rejette un pape ou fes décrets , aucun de vous, ne
peut compter que iès ordonnances iubfiffent. Peu
de tems après, c’eft - à - dire , le fixiéme de Mai la.
A a ift