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lement, qu’avant fa dépofition , il a été convaincu'
en trois conciles , d’entreprife contre le repos public
; & qu’après fa dépofition il perfevere dans fa
défobéiïTance. Nous fommes obligez de vous écrire
encore , que nous autres rois de France , nez de race
roïale j n’avons point palfé jufques à prefent pour
les lieutenans des évêques, mais pour les ieigneurs
de la terre ; & comme dit faint Léon & le concils
Rpmain , les rois & les empereurs, que Dieu a établis.,
pour commander fur la terre-, ont permis aux
évêques de rcgler les affaires fuivant leurs ordonnances
: mais ils n’ont pas été les ceconomes des évêques-;
Et fivousfeüilletez lesregiftresde vos predeceffeurs,
vous ne trouverés point, qu’ils aient écrit aux nôtrCSi
comme vous venez de nous écrire. Il rapporte enfui-
te deux lettres de S. Grégoire-, pour montrer avec
quelle raodeftie il écrivoit, non feulement aux rois
de France , mais aux exarques d’Italie. Il infifte fur la
dignité roïale établie de Dieu , il-rapporte le paffage
du pape Gelafe, fur- la diftindion des deux puiilances-
ipirituelle & temporelle, que fai rapporté en fon lieu.
Ne nous faites donc plus écrire , ajoute-t-il-, des
commandemens &des menaces d’excommunication,
contraires à l’écriture & aux canons. Gar , comme
dit S. Léon , le privilège de S* Pierre fubfifte, quand
on juge félon fon équité : d’où il s’enfuit, que quand
on- ne fuit pas cette équité , le privilège ne fubiîfte
plus. Quant à l’aeeufateur , que vous ordonnez qui
vienne avec Hincmar : quoique ce foit contre toutes
les réglés, je vous déclare, que i î l’empereur mon
neveu m’aflure la liberté des chemins, & que j’aïe
L i v r e c i n q u a n t e - d e w x i e m é . 3 7 4 *
la paix dans mon roïaume contre les païens : j’irai
moi-même à Rome me porter pour accufateur ^ &
avec tant de témoins irréprochables , qu’il paroitra
que j’ai eu raifon de l’accufer. Enfin je vous prie, de
ne me plus envoïer, à moi, ni aux eveques de mon
roïaume, de telles lettres, que vous nous avez env
o lé e s jufques ici : afin que nous puiffions toujours^
rendre,-comme nous délirons , a vos lettres & a vos
légats, l’honneur & le refped qui leur convient.
Cette réponfe étoit dans un cahier fcellé-, aecompa- }:7a:
gné d’une petite lettre ffenvoi;
Les évêques-du concile de Douzi répondirent au
pape à peu près furie même ton. Nous avons trouvé,,
d i f e n t - i l s , d a n s vos lettres des chofes que nous avons
fait relire plufieurs- fo is ,. doutant fi nous les avions
bien entendues, & par le récit de notre confrere Ac-
tard , nous avons compris, que la grandeur de vos
occupations ne vous a pas-permis de lire tout au
long les ades-de notre concile, ni même de donner
l’attenriGn neceffaire à notre lettre. Nous prenons
donc la liberté de vous reprefenter, qu’avant que de
condamner Hincmar, nous avons fait-lire dans notre
concile le canon de Sardique, touchant les ■ appellations
au faint fiége. La lettre des évêques eft
imparfaite en cet endroit , feulement il paroît, qu’ils
voüloieijt prouver, que l-appel d Hincmar ne devoir
pas être jugé à Rome ; mais en-Franee ; par des-
ru^es deleguez, fuiv-ant le concilede Sardique- xx-i iï-
^L’archeVêque A dard retourna à Rome porterces duRéP°nfe doue5*'
rêponfes , & en rapporta une lettre du pape au roi a{.
Gharles bien différente des précedèntes, dont il
A a a iij