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quelques avis particuliers contre les abus de ce temps-
là. On trouve une inftru&ion fernblable à la fin du
-pontifical Romain. La lettre d'ordination d’Hede-
nulfe finit par une exhortation a fon cierge & a fon
peuple de lui obéir, & eft foufcrite par Odon de
Beauvais, & fix autres évêques de la province.
On voit plus en détail la cérémonie de l’ordination
des évêques dans la lettre dé 1 archeveque Hinc-
mar à Adventius. Le dimanche les évêques de la
province, le clergé & le peuple doivent fe rendre de
bonne heure au lieu de 1 ordination. Tout étant
préparé, les évêques près de l’autel, revêtus des habits
facrez, comme tous les autres-ecclefiaftiques .
l’élû revêtu pontificalement, doit être amené de la
facriftie par les premiers du clergé de fa cathédrale ;
& mis à la derniere place après les évêques. Le con-
fecrateur commence a la mefle ; & après 1 introite &
le Kyrie, il dit le Gloria inexcelfîs. Puis il dit l’oraifon,
qui eft la première dans le formulaire de la confé-
cration. Auifi-tôt, & avant la leéture de 1 epitre, il
avertit le peuple de prier pour le lu , & pour ceux qui
le confacrent. i l le prend par la main, on commence
les litanies, pendant lefquelles le coniecrateur ,
l’élû & les évêques aififtans demeurent inclinez devant
l’autel. . _
A la fin des litanies , quand on dit dgrius D ei,
les évêques fe redreffent, & le confécrateur prend
le livre, l’ouvre par le milieu ; & le met lur le
cou de l’élû, toûjours incliné devant l’autel ; '&
deux évêques foutiennent le livre chacun de leur
côté. Du temps que les livres étoient des rouleaux ;
L i v r e c i n q u a n t e -t r o i s i e ’m e . jxj
cette cérémonie étoit facile ; & le livre ouvert pen-
doit des deux cotez comme une étole. Tandis
que l’élû porte ainfi l’évangile , tous les évêques ,
avec le confécrateur, mettent la main droite fur la
tête de l’élû j le confécrateur dit une fécondé orai-
fo n , puis une préface, & enfin la priere de la con-
fécration. Quand il en eft aux endroits où il y a des
croix marquées , il prend a fa main gauche le vafe
du faint chrême, & du pouce de la main droite , il
fait autant de fois la croix avec le faint chrême fur
le haut de la tète de l’élû. La confécration faite , les
évêques lui ôtent l’évangile du cou ; &• le confécrateur
lui met l’anneau au d oig t, en difant ce qu’il
lignifie : fçavoir, la fidélité pour garderie fecret des
myfteres, n’en découvrir à fes auditeurs que ce qu’il
fau t, & en cacher ce qu’il faut. C ’eft que les anciens
portoient leurs cachets à leurs bagues. Enfuite le
confécrateur lui donne le bâton paftoral ligne du
gouvernement ; puis il lui donne le baifer de paix ,
le nouveau confacré le donne à tous les -évêques, &
on lui met un fiége, où il s’affied félon fon rang.
On lit répitre, qui eft de la première à Timothée ,
touchant les devoirs des évêques. Pendant i’épitre le
métropolitain confécrateur, & les comprovinciaux
fouferivent l'aefte d’ordination ; & iî-tôt que la meife
eft finie le donnent au confacré devant l’autel, & f i
retirent.
Alors le nouvel évêque eft mené ou porté à fon
églife cathédrale ; en chantant ; &c y étant arrivé il
s’aflied dans la chaire, & recommande au clergé de
le fervir, lui & fon églife, chacun félon leur rang.
V u u ij