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* dans l’erreur, des nations entières & des barbares.
A n . 879. Q n jut enfuite la lettre fynodique. à l’empereur
ij.Not. ¿ u défunt patriarche de Jerufalem Theodofe. Il y
expofoit fes miferes, comme les autres : mais en termes
généraux ; & demandoit du fecours. Il recevoit
Photius, & ajoûtoit: Nous avons ordonné fynoda-
Stverex.p.tu. l ement & nous déclarons à tout le monde, comme
un canon irrévocable , que fi quelqu’un ne reçoit pas
de bon coeur notre faint &jlluftre confrere Photius,
patriarche de la ville imperiale, &c ne celebre pas
avec lui g il foitanathême & dépofé par l’autorité des
trônes apoftoliques. Après la leéture, le concile dit :
Nous recevons ce qui a été ordonné fynodalement,
par le très-faint patriarche Theodofe, & nous difons
anathème à ceux qui ne font pas de même avis. Les
MS- légats du pape demandèrent quand cette lettre étoit
venue. Elie légat de Jerufalem, dit : Le patriarche
Theodofe l’a fait fynodalement en ma prefence ; &
enfuite quand il en a eu l’oceafion, il l’a envoïée
par le moine André mon frere ; non feulement en fon
nom, mais du patriarche d’Antioche, qui en eft d’accord.
Le cardinal Pierre dit :T o us les patriarches conviennent
avec le pape ; mais nous examinons ces légats
à caufe des précedens, qui étoient envoïez par*
les Sarrafins, pour racheter des captifs, & fe difoienç
légats des patriarches. Paul & Eugene légats du pa-*
pe , ajoûterent : Nous connoiifons André , pour
avoir paifé plufieurs jours avec lui;nous l’avons examiné
fur la foi, & il nous en a donné fa profeifion
par écrit, Photius dit : Il faut oublier le paifé. Je
L i v r e c i n q u a n t e -t r o i s i e ’m e . 4 7 7
itn’offrois feul à la perfécution, pour eh délivrer to u s --------------
les autres, & ne point donner ce fpeétacle aux in- A n . 879.
fideles ; mais on ne m’a pas écouté. Il faut tout cfu- W p
blier. Le lée;at Elie dit : Dieu fçait que je n’avois jamais
vû le patriarche Photius, que je ne lui avois jamais
parlé , ni reçu de fes lettres : mais je fuis venu
pour l’intérêt de l’églife ; à caufe de fon mérite , de
l’injufte perfécution qu’il a foufferte , & de ces impies
, ces faux légats.
Les légats Paul & Eugene dirent : Nous n’agiifons
ni par prévention , ni par intérêt ; & le cardinal
Pierre dit à Photius : Vous accompliifez cette parole
de levangile : Je ne cherche point ma gloire : un au- m.
tre la cherche, & juge ; & le temps a éclairci la ve-
rité fur tout cela. Mais s’il plaît au concile, qu’on
life l’inftruétion qui nous a été donnée par le pape
Jean, & qui nous a été foufcrite par tous nos évêques.
Le concile dit : Qu’on la life. Le cardinal Pierre fe
leva, & la fit lire en grec par l’interprete Léon, telle
que je l’ai rapportée. Après la leéfure du dixième sup.n.%.
article, qui portoit abrogation des conciles contre
Photius, le concile dit : Nous avons déjà abrogé ,
rejetté &c anathematifé par les effets, ce prétendu
concile, en nous réunifiant au très-faint patriarche
Photius. Ils entendent le concile de C .P .en 869 &
nous difons anathême à ceux qui ne le rejettent pas.
Elie métropolitain de Martyropolis, &c Elie légat de
Jerufalem, dirent : Et comment peut-on appeller concile,
ce qui a rempli l’églife de tant de fchifmes ? où
les dépuçez des Sarrafins ont été aftïs comme juges :
qui a ofé faire le contraire de tous les conciles ; qui a
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