
i y t H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
J É p Bahanes le lui demanda, & Photius dit ¡Nous
2-vOét" Pr*ons E^ieuGrégoire & moi, qu'il.conferve l'empereur
longues années ; nous rendrons compte a.
1 empereur 8c non aux légats.Bahanes lui dït:N’avez-
vous autre chofe à dire ? Photius dit : S’ils avoient
oui ce que nous dîmes l’autre fois , ils ne nous fe-
roient pas cecte queftion -, mais s’ils fe repentent de
ce qu ilsontjugé, qu’ilsle montrent par les oeuvres.
Comment? ditBahanes. Grégoire dit ¡Qu’ils faffent
eux-mêmes penitence du péché qu’ils ont commis.
Bahanes ayant rapporté ce diicours aux légats ,
ils dirent par interprète ; car ils ne parloient pas
Grec ¡Nousne fommespasaflemblez pour recevoir
d eux, ou réprimande,ou penitence ; c’eft à eux à la
recevoir de nous. Ils parlèrent ainfi à la honte de l’églife.
Nous ne leur demandons autre chofe , finon
s ils veulent faire le libelle d’abjuration. Nous favons
qu ils font couverts de pechez depuis les pieds juf-
ques a la tête, ôcnous n’avons rien à leur répondre.'
Les légats d’Orient firent en fubftance la même rc-
ponfe; & Photius étant encore interrogé par Bahanes
, dit : Qu’ils n’avoient rien à répondre à des ca-
xxxvm. Jomnies.
On fit entrer enfuite les évêques de fon parti, 8c
les légats du pape dirent : Dans la feifion précédente,
nous les avons admoneftez de faire le libelle d’abju-
ration, pour les recevoir à la communion comme
laïques ; demandez-leur à chacun s’ils le veulent
faire ; nous ne voulons point qu’ils diient autre
chofe. Bahanes leur demanda . Quelqu’un devout
fajt-ijle libelle ? Les évêques de Photius répondirent:
A
Autres fchifma-
ifiques oüis.
L i v r e c ï n q u a n t e -u n i e ’m e I 275'
A Dieu 11e plaiiè. Deux d’entre eux Amphiloque 8c
Zacharie dirent: Quel libelle veut-on que nous faisio
n s , notre profeffion de foi ? Bahanes conlulta les
îegats, qui dirent : Celui que nous avons apporté
de Rome. Qu’ils rejettent Photius 8c iès actes, qu’ils
anathematiiènt Grégoire de Syracuie 8c fe foiïmet-
tent à Ignaçe; enfin qu’ils exécutent en tout les décrets
de l’égliiè Romaine. Jean évêque d’Heraclée
répondit: Qui anathematiie cet évêque, montrant
Photius, ioit anathême. Zacharie de Calcédoine
dit : Nous ne voulons point obéir à ce qui eft contre
la raifon. Nous iàvons comme les choies iè font
paiféés. Eufchemon de Ceiàrée en Cappadoce, dit :
En ce qui eft contre la raifon 8c contre les canons,
foit qu’on vienne de Rome ou de Jeruiàlem, fut-ce
un ange venu du ciel, je n’obéïs pas.
. Bahanes, avec la permiiïion des légats, parla ainfi
à Photius 8c à fes évêques au nom de l’empereur : •
-Dites, mes amis, d’où êtes-vous? du ciel, de l’abîme,
ou delà terre que nous habitons ? Quand il s’eft élevé
une herefie ou un ichifine, montrez-moi que quelqu’un
fe foitlàuvé, n’étant pas de l’avis des quatre
patriarches ? Aujourd’hui les quatre, 8c même les cinq
vous condamnent ; que vous en femble? quelqu’un
eft-il pour vous ? dites. Les évêques de Photius
dirent :' Nous avons les canons des apôtres 8c
des conciles. Bahanes reprit: Où Dieu a-t-il mis les
.canons ? n’eft-ce pas dans fes églifes? 8c où font aujourd'hui
les égliiès ; où'.prêche-.-t-on l’évàngile ?
„•n’eft-ce pas dans les lieux d’où viennent ces légats?
ÿep'a-t-il d’autres, dites? Les évêque de Photius di-
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