
Il
An. 8
f. 105}»
2 1 4 H i s t o i r e E c c t e s r a s t i q u b ; „
5g feu, 8c le réduire en cendre en prefence de tout le
monde , & principalement des envoyez Grecs. Le
concile répondit par la bouthe de Formofe évêque
de Porto ¿dette Sentence eft julle , nous l’approuvons
tous , nous vous prions tous de l’executer.
Pierre diacre 8c fcriniaire lut un troifiéme difeours
du pape, où il relève la témérité de Photius, d’avoir
prétendu condamner Nicolas fon predeceiTeur. Le
pape, dit-il, juge tous les évêques, mais nous ne
liions point que perfonnel’ait jogc. Car encore que
les Orientaux ayent dit anathême à Honorius après
fa mort : il faut fçavoir qu’il avoit été accufé d he-
refie, qui eft la feule caufe pour laquelle il eft permis
aux inférieurs de rèfifter à leurs fuperieurs ; Ôc
toutefois aucun, ni patriarche, ni évêque n'auroit
eu droic de prononcer contre lui, fi 1 autorité dix S.
fiége n’avoit précédé. Le pape Adrien reconnoîtici
bien nettement la condamnation d’Honorius. Be-
noift notaire 8c feriniaire lut une autre réponfe du
concile, qui confirme par les exemples de Jean d’An-
tioche 8c de Diofcore, que l’inferieur ne peut juger
fon fuperieur. Toutefois les évêques prièrent le pape
de fe contenter de condamner Photius, 8c de pardonner
à fes complices, pourvu qu’ils condamnent
de vive voix Si par écrit; ce qu’ils ont fait avec lui.
Alors le pape prononça de fa bouche la fentence
en cinq articles 8c enceiens: Nous ordonnons, que
le conciliabule tenu depuis peu par Photius à C. P.
ôc par l’empereur Michel fon proteèfceur , contré le
refpcét du faint fiége, fera fupp'rimé, brûlé 8i chargé
d’anathême perpétuel, comme rernpli de toute fauf-
L i v R E C i n q u a n t e - u n i e ’m e : aiy _ _ _ _ _ _
feté. Nous ordonnons de même de tous les écrits 868 '
que l’un & l’autre ont publiez en divers temps con- <•.
tre le faint fiége ; Sc les deux conventicules faibieux
afTemblez par Michel ôc par Photius, contre noT
tre confrère Ignace; ôc nous les réjettons avec exe- c- 5.
cration. Nous condamnons de rechef Photius, déjà
condamné juftementpar notre predeceiTeur, 8c par
nous; à caufe des nouyeaux excès qu’il a commis,en
s’élevant .contre le pape Nicolas 3c contre nous ; ôc
nous le chargeons d’anathême. Toutefois s’il fe
foûmec de vive voix ôc par écrit aux ordonnances dé
notre predeceiTeur 8c aux nôtres, 8c condamne les
3<Stes de fon conciliabule , nous ne lui refufons pas
la communion laïque. Quant à ceux qui ont con- '•
fenti, ou fouferit au conciliabule, s’ils fuivent les
décrets de notre predeceiTeur, 8c reviennent à la
communion du patriarche Ignace ; s’ils anathema-
tifent le conciliabule 8c en brûlent les exemplaires,
iis auront la communion de l’églife. Mais pour notre
fils l’empereur Bafile, quoique ipn nom foit inféré
fauflement dans ces aétes, auifi bien que celui
d'Ignace;*nous le déchargeons de toute condamnation,
8c le recevons au nombre des empereurs catholiques.
Quiconque après avoir eu connoifl^nce
de ce décret apoftolique , retiendra les exemplaires
de ce conciliabule, fans les déclarer ou les brûler,
fera excommunié, ou dépofé, s’il eft clerc. Ce que
nous ordonnons, non feulement pour C. P. mais
pour Alexandrie, Antioche 8c Jerufalem, 8c généralement
pour tous les fideles,
Cette Sentence fut fouferite par trente évêques,