
34-0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
^ N jT“ ainiî défolcz, publièrent des. cenfures contre ces rebelles
; & nous avons la lettre qu’Hincmar de Reims
écrivit fur ce fujet à Remi de Lyon & à fes fuffra-
opaf.-¡i. u . z. gans. Il dit qu’il a parlé lui-même à Carloman Ôc à
«»£*/> ij7f. íes complices jufques a trois fois, pour les exhorter
a fe reconnoître ; & qu’il les a fait avertir une quatrième
fois. Enfin il déclare fes complices excommuniez
après l’onziéme de Mars de l’année courante
871. qui étoit le fécond dimanche de carême, s’ils ne
fe corrigent auparavant. Il n’excommunie pas Carloman
lui-même : parce que le roi fon pere le refer-
voit au jugement des évêques de la province de Sens,
dont il étoit clerc.
Mais le pape , qui ne fçavoit point ce qui fe paf-
foit en France, aïant reçû des députez & des lettres
de Carloman, qui appelloit au S. fiége, écrivit au roi
Bpiji. i?. Charles en ces termes : Entre les autres excès que
vous avez commis, en ufurpant les états d’autrui :
on vous reproche encore de furpaiTer la férocité des
bêtes, en traitant cruellement vos propres entrailles,
c’eft-à-dire votre fils Carloman ; ne le privant pas
feulement de vos bonnes grâces & de vos bienfaits ,
mais le chaifant de votre roïaume, & pourfuivant
fon excommunication. Retabliffez-le donc dans fes
biens & fes honneurs , jufques à ce que nos légats arrivent
près de vous, & que l’on regle ce qui fera con-
z p iii. 30. venable. Il écrivit en même temps aux feigneurs,
pour leur défendre de prendre les armes contre Carloman,
fous peine d’excommunication, d’anathême
Epijt.s 1. & de damnation éternelle ; & aux évêque, pour leur
défendre de l’excommunier, jufques à ce qu’il prenne
A N.
X .
Concile de Douzi.
Conc. D u z .p . i>
c. ZO. z i.
L i v r e c i n q u a n t e - d ë u x i e ’m e . 541
connoiffance de l’affaire. Il ajoute que Dieu permet
cette divifion entre le pere & le fils , pour punir le
pere de l’ufurpation du bien d’autrui. Ces trois lettres
font du treizième de Juillet 871.
Hincmar de Laon fut fommé jufques à fix fois par
fon oncle, de fouferire à l’excommunication des
complices de Carloman, comme les autres évêques
de la province de Reims : mais il le refufa toujours
fous divers prétextes. Dequoi le roi irrité contre lui y Ann. Bert. 87X
outre ce qui s’étoit pailé l’année précédente : convoqua
pour le mois d’Août un concile à Douzi près
de Moufon, dans le diocéfe de Reims , pour y juger
Hincmar de Laon félon les canons. L’archevêque
de Reims fon oncle l’y 'appella, comme les autres tr‘f'
évêques de la province, par une lettre du quatorzié-
Conc. Duz.. z.
me de Mai, où il difoit : Sçachez que ceux. qu:1 l’année
paifée m’ont fait les plaintes fur lefquelles vous
fûtes accufé au concile d’Attigni, me les ont réitérées.
C ’eft pourquoi je vous avertis de venir fi bien
préparé, pour y répondre, que vous fauviez l’honneur
du facerdoce. Hincmar de Laon répondit par
un grand mémoire plein de reproches contre fon oncle
: qu’il accufoit de l’avoir trahi & fait arrêter -, & de
ne lui en vouloir, que parce qu’il s’étoit oppofé à lui
dans l’affaire de Rothade. Hincmar de Reims lui répondit
ainfi : Le pape Adrien m’a écrit une lettre touchant
les affaires de notre province, qui doit être lue
en concile. C'eft pourquoi je vous avertis au nom du
pape, de venir au concile prochain, qui fe tiendra a
Douzi le cinquième d’Août. En effet Hincmar de
Reims avoit reçu depuis peu une lettre du pape, par
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