
An. 861.
Nicol ep. i o* p.
15 j.Nicet.ep. 3.
Nie• ep. 6» p.
a8o D.
"Ep. 6. in fine.
Ep. Metroph•
1388. C,
Nie et. p± 1 ao 3,
f £ H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
dans le concile qui devoir fe tenir à C P. en cas que
l’empereur ne voulût pas y faire lire lafienne.
Dans la lettre à Photius, lepapereconnoît que fa
profeifion de foi eft catholique: mais il blâme l’irrégularité
defonordination. C ’eft pourquoi, ajoute
t-il,nous ne pouvons y confentir en aucune forte,
j ufques au retour de ceux que nous avons envoyez à
C.P. afin que nous puiflions connoître par eux votre
conduite ôc votre affeèfion pour la défenfe de la foi.
Quand les légats furent arrivez à C.P. on les tint
pendant trois mois fans les laiifer paler à perfonne
qu’à leurs gens: de peur qu’ils ne s'informalfent de
ce qui s’étoit paiféà la dépofition d’Ignace. Enfuite
on leur fit de terribles menaces, s’ils ne fe foûmet-
toient à la volonté de l'empereur, ôcon leur dit en-
tr’autres chofes, qu'on les envoyeroit en e xil, où ils
demeureroient fi long temps ôcen tellemifere,que
la faim les réduiroit à manger leur vermine. Après
huit moisderéfiftance, ils fe rendirent.
Cependant le patriarche Ignace fut rappelle de
Mitylene, après y avoir demeuré fix mois, par confisquent
au mois de Février 861. ôc on le remit dans
l’Ifle de Therebinthe. Il y foufïrit pluûeurs mauvais
traitemens de Nicetas,furnommé Oryphas drongai-
re de laUotte impériale ; qui donna même de fa main
des coups de foüet aux domeftiques d’Ignace. Dans
le même tems une nouvelle nation de Scytes très-
cruelle nommée Ros, c’eft à-dire, lesRuffes, firent
des incurfions à l’entrée du pont Euxin, pillant tout
Ôc tuant tous les hommes qu’ils prenoient, jufqu’aux
iiles les plus voifines de C.P. Ils pillèrent auifi les mo-
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naftere d’Ignace, ôc mirent en pièces à coups de haches
vingt-deux de fes plus fidèles domeftiques. Le
faint homme l’ayant appris dit : Le feigneur me Ta
donné, il me l’a ôté, Ôc le refte des paroles de Job,
& rendit grâces à Dieu de tout.
Peu de tems après Photius fit aifembler un concile
à C. P. dans l’églife des apôtres, où fe trouvèren t
trois cens dix-huit évêques, entre lefquels etoient
les légats du pape. L’empereur y affiftoit avec tous
les magiftrats ôc un grand peuple. Le concile étant
affemblé, on envoya à Ignace le prévôt Baanes, Ôc
quelques autres perfonnes meprifables, qui lui dirent
: Le grand Ôc faint concile vous appelle, venez
promptement vous defendre fur ce que 1 on dit e
vous. Ignace répondit : Dites moi je vous prie,comment
irai-je; comme évêque, comme pretre, ou
comme moine? Nous n’en fçavons rien, dirent-ils,
mais nous Talions demander, ôc nous vous rendrons
réponfe. Ils revinrent le lendemain ôc dirent : Les
légats de l’ancienne Rome Rodoalde 6c Zacharie
vous mandent de venir au concile oecuménique fans
delay,félon que votre confcience vous le dièbeAuflitôtlgnacefe
revêtit de l’habit patriarchal Scmarcha
à pied,accompagné d'évêques.de prêtres ôede quantité
de moines ôc de laïques Mais quand il fut près de
l’églife de faint Grégoire deNazianze, où il y avoit
Une croix au milieu de la ruë fur une colonne de marbre,
ilrencontralepatricejean, furnomme Coxes,
qui lui dit, que l’empereur Tavoitenvoïé lui defendre
fous peine delà vie devenir autrement qu en habit
de fimple moine. Ignace obéît ôc Jean l’amena au
concile, ^
X I I -
Concile eoa*
tre Ignace.