
A n . 879.
Sup. I. L U , » .
4 ?-
Jo .epijt. i i .
1 v. Pkoûus envoie
à Rome.
448 H I STO ï RE EcC"L E S I A ST I QU E.
C, P. pour l’affaire de Bulgarie, Paul évêque d’An-
cone & Eugene évêque d’Oftie : ils trouvèrent Ignace
mort quand ils arrivèrent ; & d’abord ils refufe-
rcnt de communiquer avec Photius, mais enfuite il fit
fi bien par fes prefens, & par les menaces de l’empereur,
qu’ils dirent en prefence des évêques , du clergé
& du peuple, que le pape Jean les avoit envoïez
contre Ignace pour l’anathematifer, & déclarer Pho-
tius patriarche : ce qui trompa même plufieurs evê-
ques.
Alors Photius envoïa à Rome Théodore , qu’il
avoit ordonné pendant fon exil métropolitain de Pa-
trasimais on le nommoit par raillerie l’évêque d’A-
phancopolis, c’eft-à-dire, de la ville invifible. Il l’en-
voïa donc à Rome en qualité d’apocrifiaire, avec une
lettre pour le pape Jean, où il difoit qu’on lui avoit
fait grande violence, pour l’obliger à rentrer dans le
fiége patriarcal 5 & afin de donner plus de créance a
fa lettre, il y fit foufcrire les métropolitains, fous
prétexte de foufcrire à un contraébd’acquifition, qui
devoit être fecret ; & il fit dérober leurs féaux par le
fecretaire Pierre , que pour récompenfe il fit depuis
métropolitain de Sardis.
Photius envoïa auiïï à Rome une faulfe lettre
fous le nom du patriarche Ignace & des autres évêques
, pour prier le pape de recevoir Photius ; &C
avec ces lettres, il y en avoit de l’empereur Bafile
en fa faveur. Les ambaffadeurs qui en étoient chargez,
arrivèrent en Italie vers le commencement d’A-
vril 875). Le pape en fut averti par Grégoire baïle ,
ou lieutenant de l’empereur Bafile refidant en Italie ,
qui
L i v r e c i n q u a n t e -t r o i s i e ’m e . 4 4 9
qui lui envoïa un exprès : & le pape apprenant *
par fa lettre , que les ambaffadeurs Grecs devoient N‘
paffer par Capouë , recommanda au comte Pande- £?.
nulfe qui en étoit gouverneur, de les faire conduire
en sûreté jufques à Rome. Il écrivit en me-
me temps au baïle même, témoignant le defir qu’il
avoit de pacifier l’églife de C. P. & promettant de
recevoir les ambaffadeurs avec l’honneur convenable.
Quelque temps après il lui écrivit, qu’il avoit e?.i7g:
tout difpofé pour la sûreté de leur voïage ; le priant
de les envoïer par Benevent & par Capouë. Cette
lettre eit du fixieme.de Niai 889. Quelques jours auparavant
le pape avoit congédié trois moines envoïez
par Thcodofe patriarche de Jerufalem ; & dans £/. «7o;
la lettre dont il les chargea, il s’exeufoie de les avoir
retenus fi long-temps, fur ce qu’ils étoient arrivez
pendant fon voïage en France : & il s’exeufoit de la
modicité de l’aumône, qu’il leur avoit donnée, fur
l’oppreffion des païens.
Dès le cinquième Mars de la même année 879. v.
le pape avoit appellé à Rome le nouvel archevêque meConcik^ Ro^
de Ravenne Romain avec tous fes fuifragans, pour
fe trouver au concile, qu’il devoit celebrer le vingt- zftfe.
quatrième d’Avril. V oulant, dit-il, obferver les canons
, qui ordonnent de tenir des conciles deux
fois 1 annee. Enfuite , il remit ce concile au premier
jour de M ai, & ordonna auffi à Anfpert ar-
chevêque de Milan de s’y trouver avec tous fes fuf-
fragans ; marquant qu’outre les affaires ecclefiafti-
ques on y -traiteroit auffi de 1 eleêlion d’un empereur
; attendu que Carloman roi de Bavière qui
Tome X I . l 11