
3 4 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
N ~ eus horreur, je l’avertis par lettre une 3c deux fois de
7 ' lever une fi pernicieufe cenfure : mais je ne pus le faire
obéir, quoiqu’à fonordination il m’eût promis publiquement
obéilTance, même par écrit, fuivant fufage
c. Ai de l’égl ife de Reims. La maniéré dont Hincmar de
Reims parle de cette excommunication en plufieurs
de fes écrits, fait bien voir qu’on ne connoilfoit point
encore les interdits généraux, fi ufitez depuis : quoique
l’on pratiquât quelquefois des interdits particu-
"Sup.i'v.xxxir. liers, comme j ’ai marqué en fon lieu. Hincmar continue
ainfi en parlant de fon neveu. Il a fait ferment
de fidélité au roi, & l’a foufcrit à la perfuafion de
deux évêques d’autres provinces, Venilon de Roüen
& Enée de Paris, fans ma participation, ni de fes
comprovinciaux , fans laquelle les canons lui défendent
de rien foufcrire.
c. ii. Enfuite cherchant à fe fouftraire de la dépendance
de fon métropolitain, il fit un recueil d’autoritez des
sup.iiv.xxht. peres, avant les canons de Nicée , qu’il foufcrivit fans
notre permilfion , & y fit foufcrire par fon clergé.
En ce recueil il met des propofitions abfurdes, fçavoir
: Que les évêques ne peuvent être condamnez
par les hommes, 3c que Dieu s’en eft refervé le jugement
; & qu’on doit couper la langue ou la tête
aux calomniateurs, quoique dans le même recueil il
détruife ces propofitions, par des autoritez oppofées :
montrant que les évêques doivent être jugez par
leurs confrères, 3c que leglife ne répand point de
c. n; fang. Dans ce recueil, il a altéré plufieurs paifages
c. i j . des peres. 11 m’envoïa enfuite à Gondouville un
autre recueil femblable par l’archevêque Venilon.
m
' L i v r e c i n q u a n t e -d e u x i e ’m e 3 4 y
J ’y répondis dès-lors par un écrit, & encore plus amplement
par les cinquante-cinq chapitres que je pre-
lentai au concile d’Attigni. Hincmar de Reims nere-‘
proche point à fon neveu d’avoir rempli ce recueil de
fauifes decretales, parce qu’il ne les fçavoit pas diftin-
guer des vraies, 3c les citoit fouvent lui-même.
Il rapporte enfuite le refte de ce quifepalfa au concile
d Attigni, 3c la fuite d Hincmar de Laon, dont il
réfuté les mauvais prétextes, entr’autresfon appel au
pape, fur lequel ild iQ Quand on le reprend de fes
excès, il appelle au faint fiege, 3c demande per-
miifion d’aller à Rome : mais quand le roi & les évêques
lui font favorables, il n’en parle plus. Il releve
enfuite les contraventions à la foufcriptiond’Attiomi,
par des fouferiptions contraires.
Hincmar de Laon voulant foutemr ion excommunication,
envoïa à fon oncle le dix-huitiéme de
Juillet 870.un extrait duconcile deDouzi, tenu dix
ansauparavantidontlepremier canon ordonne, que /
les ufurpateurs du bien deglife feront excommuniez
& privez du viatique à la mort, 3c de la fépulture
ecclefiaftique. Hincmar de Reims fe récria dès-lors
contre cet extrait ;& foutint : Qu’encore qu’il eût affilié
à ce concile, auifi-bien que fon neveu, il n’a voit ?
jamais oiii parler de ce décret contraire aux anciens
canons. Hincmar de Laon répliqua, qu'il l’a voit reçû n
'd’Arduic archevêque de Befançon ; 3c comme fon
oncle prétendoit avoir un autre exemplaire du concile
de Douzi, l’évêque de Laon explique ainfi la
chofe : J ’ai pardevers moi la lettre que vous aviez
compofée & que vqus fîtes lire dans le concile ■ &
Tome X L X x
A n . 871,
C. 1 4 ;
c. 173
Sup. liv . i . rt
tom, 8. conc*
• 703-
Ep' 34* tom.
S95-
id. p. 616.