
A n . 878.
Jo . ep, 115.
Ep. i io .
L IV .
Couronnement
<lu roi Louis.
Conc. 2t. 14 . ex.
An . Bèrt'in.
Sup. n. 44.
An. M e t .t78.
436 H i s TO X R e E ccl ES IA S ï I q u e :
miere -, & de même défend aux évêques de quitter ufi
moindre iîége pour un plus grand , & leur ordonne
de retourner inceffamment au premier.
Frotaire vint au concile, & juftifia fi bien fa conduite
qu’il obtint une fécondé citation contre le
comte Bernard : qui l’accufoit d ’avoir voulu liyrer la
ville de Bourges aux ennemis du roi Louis. Frotaire
prétendoit s’en juftifier devant le concile & devant
le roi, qui y étoit arrivé. C ’efl: pourquoi le comté
Bernard y fut encore cité, avec fan vicomte Girard
&C trois autres, pour être jugé fuivant les canons &
fuivant les loix ; & comme il ne comparut p o in t, il
fut excommunié par le concile , comme il l’avoit
déjà été par Frotaire.
Enfuite le pape couronna le roi Louis-le-Begue ,
le feptiéme de Septembre 878. outre le couronnement
qui avoir été fait par Hincmar l’année précédente.
Après la ceremonie, le roi invita le pape à
venir chez lui hors la ville, où il lui fit un grand repas
& lui donna beaucoup de prefens, lui & la reine fon
époufe, &le renvoïaàTroïes. Enfuite il envoïa prier
le pape de couronner auifi fon époufe : mais il ne le
pur obtenir : apparemment parce que le pape n’ap-
prouvoit pas leur mariage. Car ce roi avoit d’abord
époufé Anfgàrde fille noble, dont il eut deux fils :
mais parce qu’il l’avoit prife fans le confentement du
roi fon pere , il l’obligea de la quitter, Se lui fit épou-
fer Adeleide, qui eft celle que le pape refufa de couronner.
Or Anfgàrde vivoit encore.
Les évêques Frotaire de Bourges Se Adalgaire
d ’A uûun apportèrent dans le concile au pape Jean
L i v r e c i n qij a n t e -d e ux i e’m e . 437
les lettres de l’empereur Charles ; par lefquelles il “ „ ^
avoit donné le roïaume à fon fils Louis peu avant fa , i r • t v 1 1 A n n - B o t - i i t . m o rt, avec repee de laint Pierre, pour marque de
l ’inveftiture. Ce qui montre qu’il s’agiÏÏoit du roïau- ¿w.*».*71-
me d’Italie & de la dignité impériale, puifque le
pape venoit de couronner Louis comme roi de France.
Les deux évêques demandoient de la part du roi
que le pape confirmât par fes lettres la donation de
l ’empereur fon pere : mais le pape montra de fon côté
une donation de l’abbaïe de faint Denis qu’il prétendoit
avoir été faite par l’empereur Charles, au profit
de l’églife Romaine ; Si en demanda la confirmation
par le roi Louis, s’il vouloir avoir de fa part celle de
l’empire. On crut que cette donation de l’abbaïe de
faint Denis étoit faite de concert avec le roi, pour
l’ôter â Gozlin fon chancelier & abbé de faint Germain
des prez , à qui il l’avoit donnée , & la garder
pour lui-même : ainfi l’une & l’autre donation demeura
fans effet.
Le dixième de Septembre, le roi alla trouver le §3 H ’ 1 J r j j j Fin du coaciie pape, Si après s’etre entretenus familièrement, ils deTroïes.
vinrent enfemble au concile. On y publia une excommunication
contre le prince Hugues fils de Lo-
thaire , & fes complices, entr’autres Emmon frere
du comte Bernard : qui continuoient leurs ravages
, nonobftant le ferment que Hugues avoit prêté /«.<?</. m
au roi Louis. Enfuite , à la pourfuite de quelques
évêques & du confentement du roi, le pape ordonna
qu’Hedenulfe demeureroit évêque de L^on à la place
d ’Hincmar. Or voici comme il avoit été ordonné.
L’empereur Charles forçant de Rome après fon cou-;
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