
4 7 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q _u e .'
------------- avons fouftert une grande vexation de la part d’EA
»n. 875. bintaëloum, &c il nous en a coûté beaucoup. Le mé-
17. Nov. tropolitain Thomas étoit venu de T y r nous en confoler.
Il nous a demandé pardon, aulii-bien qua
Michel patriarche d’Alexandrie ; & nous vous prions
aulii de 1 ui pardonner. C ’eft que Thomas avoit été
transféré de l’évêché de Beryte à l’archevêché de T y r.
sup.Uv. h. Celui qui eft ici nommé Ebintaëloum , doit être
Abmed fils de Touloun, qui commandoit alors en
Egypte & en Syrie. On lut encore une lettre d’A-
braham métropolitain d’Amide & de Samoiâte en
Armenie à Photius. Il le felicitoit fur fon rétabliffe-
ment & ajoûtoit : J ’ai reçu par Pabbé Cofme des lettres
de notre pere Theodofe patriarche d’Antioche ,
& de l’abbé Michel pape d’Alexandrie. Elles par-
loient de Thomas archevêque de T y r , d’Elie & de
Jofeph. Ce dernier s’eft attribué un rang qu’il n’avoit
pas : mais Dieu lui a rendu ce qu’il méritoit, aulfi-
bienqua Elie. Quant à l’archevêque de T y r , il a
confeifé fa faute devant les patriarches. Abraham déclaré
enfuite, qu’il reçoit Photius, & prononce de
grandes malediéfions contre quiconque ne le reçoit
pas. Il lui donne avis que le patriarche de Jerufalem
eft mort, & que l’abbé Elie de Damas lui a fuccedé.
Le mort étoit Theodofe , dont la lettre venoit d’être
lûë ; & ce fut apparemment ce qui donna à Abraham
occafion d’écrire. Après cette ledture, le concile
rendit grâces à Dieu , & finit la feftion par les
acclamations ordinaires.
..iilP - La troifiéme fut tenue deux jours après ; fçavoir le Troifcmc fef- _ . . . . . / ’ r ’ 1
Con, Jeudi dix-neuvieme de Novembre, Photius prefidant,
L i v r e c i n q j u a n t e - t r o i s i e ’m e . 4 7 ;
& tout le refte, comme à la fécondé feflion. Le car-
-dinal Pierre fit lire la lettre du pape aux évêques dé- N’
pendans de C . P. & aux autres patriarches, & elle fut
lûë par le diacre &c protonotaire Pierre ; mais elle zpijt. io o . Toml
étoit altérée comme les autres, fur tout à l’endroit où
il étoit d it, que Photius devoit demander mifericor-
de devant le concile : car on y difoit feulement,qu’il
ne devoit pas dédaigner de reconnoître devant le
concile, la bonté & la „mifericorde, dont l’églife
Romaine avoit ufé en le recevant. Après que cette
lettre eut été lûë, le concile déclara qu’il la recevoir,
excepté ce qui regardoit l’empereur, c’eft-à-dire , la
jurifdidtion fur la Bulgarie. Procope de Cefarée releva
ce qui touchoit l’ordination des laïques à l’épif-
copat, appuïant fur l’autorité du concile de Sardique.
Zacarie de Calcédoine parla fur le même fujet, &
dit entre autres chofes : La coutume combat fou- Stvireg, iSl.
vent la réglé, pour élever des laïques au facedoce ;
ôc j’en ai la preuve dans le fécond concile oecuménique,
non par fes difcours, mais par fa conduite ; puif.
qu’il déclara patriarche de C. P. Neétaire qui venoit
d’être baptifé. Vous avez les exemples du grand Am-
broife, d’Ephrem d’Antioche , d’Eufebe de Cefarée,
& tant d’autres, qu’on ne les peut compter. Il rapporte
un paifage d’une lettre de faint Bafile à Amphi-
loque ; & pour montrer que Photius n’eft pas proprement
dans le cas du canon, il foutient qu’il n’a
jamais été homme d’affaires, mais homme de lettres
: que fon pere & fa mere ont fouffert pour la
religion ; & que lui-même a converti en Arménie &
en Mefopotamie, quantité de perfonnes, quiétoient
O o o ij