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dée comme une uécompehfe de. fa pieté.
mgaif. p. 8(5*. Ce fut donc après fa mort qu’Alfrede fut reconnu
roi d’Oiieifex en 8 7 1. Mais les iîx premières années
de fonregne;£urent troublées par les guerres continuelles;
des Danois , qui s’oetant enfin rendus mairies
de tout le pais en 878. le roi Alfrede fut réduit à fe
Apr.p.p. cacher dans un bois environné de marais inacceih-
ble s, 6c fe retirer chez le paftre de fes vaches. Il y
demeura environ fix mois, & en cette extrémité ,
on die 'qu’il fut confolé par cette merveille : Toutes
les eaux étant glacées, il avoit envoie fes gens au
loin chercher quelque poiilon ou quelque gibier
pour fubfifter , demeurant feul au logis avec la reine
fa femme. Il prit un livre & lifoit, quand un pauvre
frappa à la porte demandant l’aumône. Le roi s’a-
dreffa à la reine ,pour fçavoir ce qu’ils avoient à lui
donner : elle répondit qu’il ne leur reftoit qu’un feul
pain. Dieu foit b en i, dit le ro i, donnez-en la moitié
à. ce pauvre. Celui qui a nourri cinq mille hommes
de cinq pains , peut bien faire que l’autre moitié
nous fuffife. Aïant ainfi contenté le pauvre , il reprit
fa leifcure & enfuite s’endormit.
Sup. l. rt. ». 43. Pendant le fommeil faint Culbert évêque de
Lindisfarne lui apparut, & lui dit : Dieu m’a envoie
vous dire, qu’il eft enfin touché des peines que fouf-
frent les Anglois depuis fi long-temps. L’aumône
même que vous venez de faire lui a été fi agreable,
qu’il a refolu de vous rétablir maintenant dans votre
roïaume. Et pour ligne de la vérité de ma prédiction
, ceux que vous avez envoïez à la pêche, non-
obftant la faifon contraire, apporteront une telle
quantité
!
L i v r e c i n q u a n t e -t r o i s i e ’m e . J 3 7
quantité de vivres, que vous en ferez furpris. Le roi
s’étant éveillé appella la reine & lui raconta fon fon-
ge : elle lui d it, que s’étant endormie en même-temps,
elle en avoit eu un tout femblable. Alors les fervi-
teurs arrivèrent, avec un fi grand nombre de poif-
fons -, qu’il y avoit dequoi nourrir une armée.
Alfrede apprit peu de temps après, qu’Hubbaun
des chefs Danois, qui avoient tué faint Edmond ,
avoit été tué lui-même ; & que l’on.avoit pris le corbeau,
étendart magique, auquel les païens avoient
grande confiance. Ilraffembla fes troupes difperfées,
furprit les Danois, les défit, affiégea le refte, qui s’é-
toient enfermez dans un château ; & les obligea à le
rendre aux conditions qu’il voulut. Ce fut que leur
roi Guthrum fe feroit baptifer,que ceux qui vou-
droient l’imiter demeureroient dans le pais, & qu’on
leur donneroit des terres à habiter : que les autres en
fortiroient auifi tôt. Les Danois acceptèrent ce partie
Guthrum reçut le baptême, Alfrede fut fon parain,
& le nomma Edelftan, nom de quelques rois Anglois.
Il le traita magnifiquement pendant douze jours,
avec les autres nouveaux baptifez, & les renvoïaavec
de grands prefens.
Il donna à Guthrum & aux Danois convertis les
deux roïaumes d’Eftangle & de Northumbre , qui
çtoient prefque deferts & les plus expofez aux in-
curfions des païens ; & il fit des loix conjointement
avec Guthrum , pour contenir ces nouveaux Chrétien
». On y emploie les peines temporelles, pour
foùtenir l’autorité des évêques : mais ces peines ne
font que pécuniaires, fuivant le genie des loix bar-
Tome X I .
o
Sup. 1. 1 1 .# .
AJfer.p. 1»,-
X L IV .
Loix (TAlfreds,
n. 6.