
A n . 88i .
¿ip. Hinc. ofttfc.
to. x.p. 15.
Hinc. epi(l. 12.
io . z .p . 188.
». j.
» . 4.
». 6.
» . 7 .
» . 8 .5 .
X X X I .
Lettres d’Hinc-
Riar, pour la liberté
des élections.
Bp> i l . ». 2.
j o 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . ’
ce concile envoïa au roi une grande exhortation contre
les raviffeurs, qui enlevoient des veuves, 'des
filles malgré leurs parens, 8c même des religieufes :
y joignant plufieurs extraits des canons.
Odon évêque de Beauvais étant mort, onprefenta
au concile de Filmes un décret d’éleétion du clergé
& du peuple, en faveur d’un clerc nommé Oda-
c re, que la cour protegeoit, mais qui fut jugé indigne
par le concile ; Ôc on envoïa au roi des évêques
avec une lettre , contenant les caufes du refus ,
& demandant la liberté des éleétions. La cour s’en
offenfa ; & l’archevêque Hincmar apprit, que l’on
difoit, que quand le roi permettoit de faire une élection,
on devoit élire celui qu’il vouloir ; que les
biens ecclefiaftiques étoient en fa puiifance, & qu’il
les donnoit à qui il lui plaifoit. Hincmar reçut en-
fuite une lettre du r o i , où il témoignoit vouloir fui-
vre fes confeils, tant pour les affaires de l’état que
pour celles de l’églife , le priant d’avoir le même attachement
pour lui, qu’il avoit eu pour les rois fes
prédeceffeurs ;& ajoûtoit : Je vous prie, que de votre
confentement & par votre miniftere je puiffe donner
l’évêché de Beauvais à Odacre votre cher fils 8c
mon fidele ferviteur. Sivous avez cecte ccmplaifance
pour moi, j’honorerai en tout ceux que vous affectionnerez
le plus.
Hincmar répondit en fubftance : Dans la lettre
de notre concile, il n’y a rien contre le refpeét qui
vous eft dû, ni contre le bien de votre état : elle ne
tend qu’à conferver au métropolitain & aux évêques
de la province le droit d’examiner & de confirmer les
L i v r e c i n q u a n t e -t r o i s i e ’m e . / 0 7
éleétions fuivant les canons. Que vous foïez le maître
des éleétions & des biens ecclefiaftiques, ce font
des difcours fortis de l’enfer 8c de’ la bouche du fer-
pent. Souvenez-vous de la promeffe que vous avez
faite à votre facre-, & que vous avez foufcrite de votre
main, & prefentée à Dieu fur l’autel devant les
évêques : faites-vous la relire en prefence de votre
confeil, & ne prétendez pas introduire dans l’églife
ce que les grands empereurs vos prédeceffeurs n’ont
pas prétendu de leurs temps. J ’efpere vous conferver
toûjours la fidélité, 8c le dévoilement que je vous
dois ; 8c je n’ai pas peu travaillé pour votre éleétion :
ne me rendez donc pas le mal pour le bien, en voulant
me perfuader dans ma vieilleffe de m’écarter des
faintes réglés, que j’ai fuivies, grâces à Dieu, juf-
ques ici pendant trente-fix ans d’épifcopat. Quant
aux promeffes que vous me faites, je ne prétends vous
rien demander, que pour votre propre falut en faveur
des pauvres. Mais je vous prie de confiderer ,
que les ordinations contre les canons font fimonia-
ques, 8c que tous ceu* qui en font les médiateurs participent
à ce crime. Je ne vous ai point ici parlé de
mon chef, ni débité mes penfées. Je vous ai rapporté
les paroles de J . C . de les apôtres &de fes faints, qui
régnent avec lui dans le ciel : craignez de ne les pas
écouter. Que les évêques s’affemblent donc en-concile,
pour procéder à une éleétion reguliere avec le
clergé & le peuple de Beauvais, & de votre confentement.
Sur cette réponfe, Hincmar reçut le treizième de
Juin uneautre lettre pluspreffante, où on faifoit dire
S f f ij