
A n . 8 76.
X X X I I .
Concile de Pontion.
tom. 9. p. 281.
Mabill. Acia
SS. Ben. tom. -6.
P - 4 90»
Mabill. eod. t. ,6. p. ZJl.
390 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
regnoit à Rome, même dans les familles des papes :
car George avoit époufé la nièce du pape Benoift ,
qu’on l’accufoit d’avoir tuée ; Sergius avoir époufé
la nièce du pape Nicolas, Sc l’une &: l’autre avoit enrichi
ion mari. Tous ces accufez étoient excommuniez
après les dix jours, & après les quinze anathe-
matifez à jamais.
. L ’empereur Charles étant de retour en France fit
tenir un concile à Pontion, au mois de Juin indiètion
neuvième, qui eft la même année 87 6. Il y avoit deux
légats du pape, Jean évêque de Tofcanelle , & Jean
évêque d’Arezze avec cinquante évêques de France,
à la tête defquels étoient fepc archevêques : Hinc-
mar de Reims, Anfegife de Sens, Aurelien de Lion,
Frotaire de Bourdeaux, Ocram de Vienne, Jeande
Roüen, Bermon d’Embrun , Remi archevêque de
Lion étoit mort au plutôt en 874. & Aurelien lui
avoit fuccedé. Il étoit né dans la même province ,
de parens nobles : étant entré jeune dans le clergé,
il fut archidiacre d’Autun , & on lui donna l’abbaïe
d’Aifnay en benefice , qui étoit à peu près comme
aujourd’hui en commende. Ce monaftere étoit abandonné
& defert, mais Aurelien entreprit de le rétablir
fuivant fon ancien état ; &c pour cet effet il
fit venir des moines de Bonneval au diocéfe de
Chartres. Il fonda enfuite un nouveau monaftere
dans le Bugey, au lieu nommé alors Saxiac , aujourd’hui
Seffieu , & tel étoit l’archevêque Aurelien.
Otram archevêque de Vienne avoit fuccedé à faint
Adonmort l’année précédente 8 7 ;. à l’âge de foi-
xante & feize ans , après avoir rempli feize ans ce
L i v r e c'i n q u a n t e - d e u x i e ’m e . 391
ftège. L’églife honore fa mémoire le jour de fa mort :
feixiéme de Décembre. Outre fon martyrologe , il A n . 876.
a laiffé une chronique qui commence à la création aî^.r. u.
du monde , Sc finit au regne de l’empereur Lothaire
& de fes fils; mais quelqu’autre l’a continuée jufques
à l’an 879.
A la première feifion du concile de Pontion qui An.sert. *yi,
fut le vingt-uniéme de Ju in , les évêques & tout le
clergé étant en habits ecclefiaftiques, l’églife tapif-
fé e , le livre des évangiles pofé fur un pupitre au
milieu du concile, devant le fiége imperial : l’empereur
entra vêtuà lafrançoife, d’un habit orne d’çr..
On fçait quel étoit l’habit françois dans ce tcmps-là ,
par la defcription qu’en fait Eginhard , & encore
mieux par une ancienne bible manufcrite tiree de
leglife de Mets, où Charles le Chauve eft repre-
fenté dans fon trône accompagné de deux comtes ,
& devant lui plufieurs ecclefiaftiques. En cette mi-
gnature,. quieftdu temps même ; l’empereur Charles
eft vêtu de long à la Romaine , mais les deux comtes
font en habits françois : & les ecclefiaftiques encha-
fubles, comme pour aller à l’autel. L’empereur entra
dans le concile accompagné des deux légats du
faint fiége, & après que les chantres eurent entonné
l’antienne Exaudí nos Domine , que l’on chante
encore en commençant les fynodes : Jean évêque
de Tofcanelle prononça l’oraifon , & l’empereur
s’allit. xxxiii
Alors le même Jean premier des légats lut 1 Primat ie de l’ar-,
lettres du pápe , éritr’áutres une du fecond Jde Ja-n-!fêftiif.
yier de cette année 87CL par laquelle il étabhffoit