
An . 910.
XLVI.
Eglifc d'Alle-
m agne.
Adam» hifl.
c. 4 1.
Mabilî.f&c. s*
651? HrSTO IR B Ë C C L E S IA S T iq u é :
Badilon lui-même fe fit moine à laint Martin d’Aucun,
6c ce monaftere devint très-celebre. Hugues
eft compté entre les faints de ion ordre', 6c 1 011 voie
par ce qui vient d’être dit, de quelle tradition ve-
noit l’obfervance de Clugni.
Adelger archevêque de Hambourg, étant arrive
à une grande vieilleile, & ne pouvant plus agir, fit
venir Hoger de la nouvelle Corbie, pour le ioula-
ger. Cependant le pape Sergius touche des plaintes
d’Adelger , renouvella les privilèges de l’égliie de
Brème, que Formoie lui avoir ôtez, 6c confirma roue
ce que les papes Grégoire 6c Nicolasavoient accorde
à faint Anfcaire ôc à faint Rembert. Sergius donna
aufli à Adalger cinq évêques voifins pour 1 aider
dans fes fonétions épifcopales , faire fesvifites, prêcher
6c confacrer des évêques. Il avoit mêmele pouvoir
d’en établir de nouveaux. Il mourut le neuvième
de M û 909. après vingt ans d épifeopat. Hoger
lui iucceda , & tint le iiége iept ans. Herman
archevêque de Cologne l’ordonna après quelque re-
fiftance, il reçût le pallium du pape Sergius , & la
ferule ou bâton paftoral du roi Louis. .11 etoit fore
fevere à faire obierver la ditcipline ecclefiaftique,
6c vifitoit fouvent lesmonaileresdefesdeuxdioce-
fes. Defon tems celui de Hambourg fut défoie par les
Sclaves, 6c celui de Brème par les Hongrois. Hoger
mourut l’an 915 le vingtième de Décembre.
Hatton archevêque de Mayence mourut vers le
même tems, c ’eft-à-dire, l’an 91 a. On dit qu’il gou-
vernoit jufques à douze abbayes ; on l’appelloit le
coeur du roi, à çaufe de l’affeélion queluiportoiclc
roi
L iv r e c in q u a n t e -q u a t r i e ’me . IK&
roi Arnoul. Ce Prélat transfera la ville de Mayence,
& la bâtit plus prèsdu Rhin. Son ihccefTeur fut He-
riger auparavant abbé de Fulde.
Dans ce même tems le monaftere de làint Gai mm.
avoir plufieursdoétes & iàintsmoines, dont le plus
fameux eft Notquer le begue. Il e'toit né de parens
nobles , fut offert à ce monaftere dans ion enfance
, vers l’an 840. & eut pour maîtres Ifon &
Marcel. Ifon étoit du païs, Marcel étoit Ecoffois,
c’eft-à-dire, Hibernois, & ion premier nom étoit
Moengal. Il vint iè retirer à iaint G a i , avec l’évê-
que Marc fon oncle, qui y demeura quelque tems.
Notquer étoit un petit homme d’un grand eiprit,
doux & patient, & toutefois exaét à faire obierver
la diicipline reguliere, roûjours occupé à prier , à
lire, à compoièr des écrits, ou à enièigner , car il
gouvernoit les écoles inférieures. Il mourut l’an 912.
le iîxiéme d’Avril. Il compoià plüfieurs hymnes, &
fequences ou proies pour la meftè : mais ion plus fameux
ouvrage eft le martyrologe.il traduifit le pfeau-
tier en Allemand.
La même année 912. le vingt-uniéme de Janvier,
mourut le jeune Loüis roi de Germanie, fans laif-
fier d’enfans, & en lui finit au-delà du Rhin la
pofterité de Charlemagne. Suivant l’ordre de la
lucceifion, obfervé jufques alors , Charles le fimple
devoit être reconnu roi des François Orientaux ;
auifi-bien que des Occidentaux ; mais ioit pour lç
mépris qu’il s’attiroit par ià foibleffe, foit pour l’ancienne
averfion des Auftrafiens contre les Neuf
triens, ils voulurent avoir un roi chez eux. D’a-
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