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— témoigna cju’il en étoit content : Elie légat de Jerufalem
en dit Je même -, Si Procope reprit : Le peu
‘7.Noy. felaiftnatiques qui reftent, ne font retenus que par
les foufcriptions qu’ils ont données. Le cardinal
Pierre d it , s’adreflant à tout le concile : Recevez-
vous la letrre du pape ? Le concile dit : Nous recevons
tout ce qui regarde l’union avec Photius, &
l'intérêt de l’églife : mais non pas ce qui regarde l’empereur
Si fes provinces. C ’eft-à-dire, comme la fuite
fait voir, qu’ils rejettent la prétention du pape fur la
Bulgarie.
To. S. cône. Enfuite Pierre diacre & protonotaire de C. P. lut
14 . lettre Ju pape à Photius, traduite en grec, & altérée
comme la précédente. On y fupprime ce que le
pape difoit, que Photius devoit lé confulter avant
que de rentrer dans le iîége de C. P. quoique vacant,
Si la condition qu’il lui impofoit, de demander pardon
en plein concile. On fait feulement dire au pape,
dans cetce lettre, qu’il caife Si rejette le concile tenu
contre Photius, comme n’aïant point été foufcrit
par le pape Adrien ; Si on retranche ce qui regarde
la reftitution de la Bulgarie.
M s. Cette lettre aïant été lûë f le cardinal Pierre demanda
à Photius, s’il en étoit content. Il répondit,
qu’oiii ; puis il ajoûta, au fujet des exilez, dont le
pape l’exhortoit à demander le rappel : L ’empereur
n’en a exilé que deux, encore, n’eft-ce pas pour des
çaufes ecclefiaftiques : toutefois, nous le prions de
les rappeller. Le cardinal Pierre dit : Notre inftruc-
tion porte de demander la jurifdiétion fur la Bulgarie.
Photiys répondit : Nous avons toujours aimé la
L i v r e c i n q u a n t e -t r o i s i e ’m e . 469
paix. Nous n’avons point envoie de pallium en Bulgarie,
& n’y avons point fait d’ordination, depuis
notre rétabliifement, dont voici la troilîéme année.
Apparemment il fe comptoir pour rétabli, même
avant la mort d’Ignace, depuis que l’empereur l’a-
voit rappellé de fon exil. Il ajoûta des difcours généraux
, qui n’étoient que des complimens, Si ne
l’engageoient à rien. Procope de Cefarée dit : Nous
efperons que Dieu foumettra à l’empereur toutes les
nations du monde : alors il réglera, comme il lui
plaira, les limites des métropoles. Le concile répéta
ïe même difcours.
Le cardinal Pierre, dit : Le pape demande , com-
ment-le patriarche Photius eft rentré dans fon trône,
car il ne croïoit pas qu’il dût le faire avant notre arrivée.
Elie légat de Jerufalem, dit : Il a toûjours été reconnu
pour patriarche par les trois patriarches d’O-
rient ; & prefque par tous lés évêques & le clergé de
C . P. qui l’empêchoit donc de ^remonter fur fon trône
? Le concile, dit : Il eft rentré du conientement
des trois patriarches, à la priere de l’empereur , ou
plûtôt en cédant à la violence , qu’il lui a faite ; Si à
la fupplication de toute l’églife de C. P. Quoi, dit le
cardinal Pierre, n’y a-t’il point eu de violence de la
part de Photius ? N ’en a-t’il point ufé tyranniquement
: Au contraire ; dit le concile, tout s’eft palfé
avec douceur & tranquillité. Dieufoitbeni, reprit le
cardinal Pierre.
Alors Photius dit : Je vous le dis, devant Dieu ,
je n’ai jamais defiré ce iiége, la plûpart de ceux qui
font ici le fçavent bien. La première fois, j’y mon-
N n n iij
A N. 8^9.
17. N oy.
XIV.
Apologie dePho-j
tius.