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An. 869. très 5c les clercs qui ont été dépolez, pour n’avoir
5. 0 6 1 . pas voulu communiquer avec Photius , feront rétablis.
Ceux, qui ay ant été ordonnez par Methodius
ou par Ignace, ont fervi avec Photius, ôc font revenus
a l'églife catholique , fi-tôt que Photius a été
chaffé,ou y reviendront avant la fin du concile ;
l’églife les recevra comme une bonne mere , avec
les penitences qui leur feront impofées par Ignace.
Car le pape Nicolas lui a laiifé la faculté de les recevoir
, ne condamnant définitivement que Photius
ôc Grégoire de Syracufe. Nous les condamnons de
meme l’un ôc l’autre ; ôc nous jugeons indignes de
toute fonébion ecclefiaftique , ceux qui ont été ordonnez
par Photius. hnfin, nous difons anathême
a quiconque ne fe foumet pas au jugement du pape
Nicolas, qui eft le nôtre. Après cette lecture , les
légats du pape demandèrent aux légats d Orient,
s’ils avoient donné cet é c r it, 5c s’il contenoit leur
fentiment. Ils affûtèrent, ôc tout le concile approuva
leur déclaration.
Enfuite le patrice Bahanes , parlant au nom du
/>• » j. fenat , dit aux légats du pape : Nous vous prions
de nous guérir d’un icrupule. Comment avez-vous
pu condamner Photius fans ne l’avoir jamais vû : Les
légats répondirent : Le pape Nicolas a condamné
Photius , comme prefent par fes lettres 5c par fes
légats. Et qui avoit-il envoyé ? dit le fenar. Les légats
du pape répondirent : Si vous l’ordonnez, nous
vous dirons toute la fuite de l'affaire Et ils aïoûte-
¡ttf.i. 4. rent : Premièrement, Ariaber fut envoyé par l'empereur
Michel, 5c avec lui quatre évêques , dont
nous
L i v r e C i n q u a n t é -u n i h ’m e . 2 4 1
nous ne lavons pas les noms. Il étoit charge d une
lettre de l’empereur , qui parloit des Iconoclaftes,
Sc faifoit mention à la fin de l’expulllon d’Ignace ,
demandant que le pape envoyât des légats à C. P.
Il envoya Rodoalde & Zacarie qui vinrent ici, &
tinrent un concile de brigandage contre Ignace ,
qu’ils prétendirent dépofer. Ils retournèrent à Rome
ayec le iècretaire Léon , chargé des lettres de l’empereur
& de Photius, & desaétçs du concile. Alors
le pape Nicolas étant éclairci, affembla un concile
de tous les évêques d’Occident, avec le clergé & le
lènat de Rome, condamna ce faux concile, & dé-
polà iès légats. C’eft ainfi qu’il a condamné Photius.
Bahanes fit la même queftion aux légats ¿ ’Orient.
Et vous, dit-il, qui avez demeuré fi long-tems ici
attendant les légats de Rome , & qui aviez Photius
fi proche, comment ne l’avez-vous point cherché ,
pour le voir avant de le condamner ? Elie légat de
Jerufàlem , iè leva & dit : Le iaint-Eiprit a établi
les patriarches pour retrancher les icandales qui s’élèvent
dans l’églife. Donc Photius n’ayant été reçu
ni par le premier liège , qui eft celui de l’ancienne
Rome, ni par les trois fiéges ¿ ’Orient, fçavoir, d’Alexandrie
, d’Antioche & de Jerulalem ; il n’étoit pas
necelïaire de.l’appeller pour l’examiner & le juger
de nouveau ;.fà condamnation étoit manifefte. Nous
n’avons jamais connu d’autre patriarche de C. P.
qu’Ignace , quand à nôtre arrivée même il eût été
encore dans ion exil, nous n’en euffions point reconnu
d’autre. Mais grâces à Dieu nous l’avons trouvé
dans fon liège, & nous avons communiqué; fervi à
Tome X I , H h
An. 8¿g . y. oa.