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’ attendu jufques ici fa converfion, 8c avons différé de
publier la cenfure contre lu i, pour éviter les guerres
8c Teffufion de fang : mais s’il leve les cornes 8c mé-
prife nosavertiffemens 8c les vôtres, il fera déformais
tenu pour tel, que nous avons marqua dans la
lettre dontRothade 8c Jean étoient chargez, c’cft-
à-dire, qu’il fera excommunié. Le pape ordonne en-
fuite de confacrer un évêque à Cologne à la place
de Gonthier, Sc à Cambray à la place d’Hilduin. On
y en ordonna en effet un nommé Jean. Le pape ajoute
: Nous n’avons pas fait écrire cette lettre à la maniéré
accoutumée, parce que votre envoyé ne pouvoir
attendre, 8c que nous n'avons pu avoir nos fe-
cretaires, occupez à d'autres devoirs pendant les
fêtes de Pâques. C’eft-à-dire, que ces fecretaires
étoient des clercs, qui faifoient leurs fondions dans
Téglife.
. ¡peu. f ut auffi depuis le départ cT Arfene, que le pape
Nicolas répondit à Arduic archevêque de Befan-
çon, qui l’avoit confulté fur divers points de difci-
pline. Le pape après avoir loué fon obéïffance 8c fon
attachement au faint fiége, lui donne les décidons
*'1' fuivantes. Ceux qui ont épôufé deux freres ou deux
fceurs, ne peuvent enfuite fe remarier à d’autres,
c. i. ni être reconciliez qu’à la mort. En général, tous
ceux qui ont contraété des mariages illicites, pour
caufe de parenté, ne peuvent en contraéter d’autres,
fi ce n’eft par indulgence, en cas qu'ils foient encore
<■4- jeunes. Un évêque une fois élu canoniquement par
le clergé, duconfentement des premiers de la v ille ,
1 î- ne peut plus être rejette.Les corévêques ne peuvent
confacrer
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confacrerdeséglifes, ni donner laconfirmation re- g ^
fervée à Tévêque feul. Un prêtre une fois tombé, ne ^
peut plus être rétabli dans les fonctions de fon ordre.
Qui a rué ion parent , doit être excommunié 7«
jusquesà la mort. Le pape renvoyé l’archevêque à
fon légat Arfene , pour les autres difficultez qu’il
pourroit avoir.
Au fortir d’Italie , Arfene prit fon . .. J r chemin ip ar FJiHn der laainPtAin lr-
1 Allemagne , mais avant qu’il y arriva, elle perdit cajre.
fa plus grande lumière faint Anfcaire archevêque de VitlPs.An}XT.
Hambourg 8c de Breme. Il vécut encore fixans de-
puis l’union de ces deux églifes,s’apliquant fansrelâ-
che au gouvernement de fon troupeau.Il mêloit dans
fes prédications la feverité Sc la douceur:enforte que
parfon vifageôc paries paroles il étoit terrible aux
pecheurs, principalement auxpuiffans 8c aux rebel-
les:mais il étoit doux aux bons,affable aux gens médiocres
comme un frere , 8c aux pauvres comme un
pere. Ses aumônes étoient immenfes , il fonda à "•**’
Breme un hôpital, où Ton traitoit les malades,8c on
recevoit les paffans. Il avoit un foin particulier des
anacoretes hommes 8c femmes, & les vifitoit fou-
vent. Le carême il nourriffoit quatre pauvres tous les
jours; 8c dans fes vifites , il ne fe mettoit point à
table qu’il ne les eûtfervis.
Il avoi't un zele particulier pour racheter les cap*
tifs, Les Nordalbingues, quoique chrétiens, pre- *.a.
noient ceux qui fe iauvant de chez les payens , fe
retiroient chez eux. Ils s’en fèrvoient comme d’ef-
clavesjoules revendoientmêmeà des payens. Saint
Anfoairel’ayant appris,étoit en'peinecomme ilpour-
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