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‘ loient toûjours croiffant. Outre les peines tempo- A n . 884. reljes, il eft ordonné que le coupable fera penitence
i' 4' publique , & fi c’eft un fe rf, fon maître y fera foû-
inis g pour ne l’avoir pas empêché de piller ; parce
que ces pillages attirent des homicides, des incendies
& toutes fortes de crimes. Pour parvenir à cette pé-
c*i- niten ce, l’évêque dans le diocéfe duquel le pillage
aura été com m is, avertira le coupable par fon curé,
jufques à trois fo is, s’il eft befoin. S’il ne vient fe
foûmettre à la pénitence, l’évêque prononcera contre
lui l’excom m unication, qu’il notifiera au finir.
<r. gneur du coupable g ôc aux évêques fes confrères.
Si le pillage a été commis dans un diocéfe où le coupable
n’ait point de terres en propre ou en fie f,
l’évêqu'e l’avertira par un de fes prêtres ; & s’il eft
^obligé de l’excom m unier, il le dénoncera à fon fei-
i-8- gneur & à fon évêque ; & aucun évêque ne trouvera
mauvais qu’un autre excommunie fon diocéfain pour
ces fortes de crimes. Les commiifaires du roi , les
comtes & tous les officiers publics prêteront la main
aux évêques , pour l’execution de ce règlement.
¿7- Q uand les évêques feront obligez de s’abfenter de
leur cité ; ils y laiileront des vicaires , à qui les opprimez
puiffent avoir recours ; & lors même qu’ils
font prefens ; ils en établiront dans lés lieux éloignez
». 11. de leur refidence. Pour ôter tout prétexte aux pillages
, les prêtres , c’e ft-à -d ire , les curez , exerceront
l’hofpitalité envers les paifans.
xlui. Pendant que la France étoit dans un tel défor-
R dAngicuire"11 dre , l’Angleterre étoit tranquille fous le regne d’Al-
frcde, le plus grand prince qui portât alors couron-
L i v r e c i n q u a n t e - t r o i s i e ’me. 535
ne. Il fut le dernier des cinq fils d’Ethelulfe roi
d’OüeiTex, & naquit l’an 845. Dès l’âge de cinq ans
fon pere le déclara roi de la province nommée D e-
m etié, & l’envoïa à Rome , où il fut facré par le
pape Léon IV . Deux ans après, favoir l’an 855. Ethe-
lulfe allant lui-même à Rome -, y mena encore le
jeune Alfrede fon fils, qui après la m ort de fes freres
Ethelbalde , Ethclbert & Ethelrede, fut reconnu roi
d ’OüeiTex.
O n remarque une preuve finguliere ’ de la pieté
de ce dernier roi. Les Danois ou Normans païens
ravageoient l’Angleterre depuis long - temps : ils
avoient partagé leurs troupes en deux , en l’une
étoient deux de leurs rois, en l’autre tous leurs ducs.
Le roi Ethelrede furvint avec fon frere Alfrede , &
partagea auifi fon armée en deux corps : il de voit
avec l’un s’oppofer aux ro is, & Alfrede avec l’autre
combattre les ducs. E tant en prefence la nuit fit
différer le combat. Le m atin Alfrede fe trouva prêt ;
& voïant que le roi fon frere ne fortoit point de fa
tente , il lui envoïa courier fur courier l’avertir,
que les païens donnoient fur eux. Ethlrede aififtoit
à l’office d iv in , & manda à fon frere , que jufques
à ce qu’il fût fini il ne fortiroit point. Alfrede cependant
chargea les ennem is, qui ayant l’avantage
du lieu poufïercnt les A nglois, & ils étoient prêts à
fuir : mais Ethelrede faifant le figne de la croix ,
s’avança lors qu’on l’attendoit le moins ; & releva
tellement le courage des fiens , qu’il gagna la bataille
, où fut tué un des rois ennem is, cinq comtes
& quantité de peuple. Cette viétoire fut regar-
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-AJfev. p. 7." -
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