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4 1 1 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .1
vous avez demandé pour l’archevêque Theotmar ; 8¿
877. je vous prie de le charger de nous faire tenir tous les
ans à Rome les revenus des patrimoines de S. Pierre
: fituez en Bavière. C ’étoit l’archevêque de Juvaveou
Salsbourg, à qui le pape écrit auffi en particulier :
& ces deux lettres font du mois de Novembre 877,
Le pape refolut enfuitc d'aller lui-même trouver Car-
loman.
Sergius duc de Naples s’opiniâtroit toujours à
foucenir l’alliance qu’il avoir faite avec les Sarraiïns *
nonobftant l'excommunication du pape. Enfin fon
propre frere l’évêque Athanafe le p r it, lui fit crever
les yeux , l’envoïaà Rome, & fe fit reconnoître à fa
place duc de Naples. Le pape approuva extrêmement
ce procédé, comme on voit par les lettres qu’il en
c.' écrivit à l’évêque & aux Napolitains. Il louël’évêque
d’avoir aimé Dieu plus que fon frere, & arraché fon
oeil qui le fcandalifoic félon le précepte de l’évangile
: &c d’avoir fait ceder dans Naples la domination
des féculiers, qui y commettoient beaucoup de crimes
, pour y établir un homme de la maifon du fei-
gneur y gouverne avec juftice & faintelé. Il loue
les Napolitains d’avoir puni Sergius, &¿ choifi leur
évêque pour juge & pour gouverneur : ce qu’il attri-
• zH- bue à l'infpiration divine , & leur promet dans Pâ-
ques quatorze cent marcs d’argent. La fuite fera voir
par quel efprit agiffoit l’évêque Athanafe.
Cependant le pape n’aïant point eu de fecours de
l’empereur Charles contre les Sarrafins ; & n’en ef-
perant gueresde Carloman, ni des autres princes qui
regnoient alors ; fut enfin, obligé de traiter avec les
L i v r e c i n q u a n t e -d e u x i e ’m e . 4 1 5
infidèles: & de leur païer par an vingt-cinq mille
marcs d’argent. Il fongea à s’appuïer de l’empereur
Bafile , & l’on voit par deux lettres du dix-feptiéme
d’Avril 877. qu’il en efperoit du fecours. L’une eft
écrite à Ayon évêque de Benevent, qu’il pria d’en-
voïerla lettre jointe au premier des Grecs qui viendra
en ces quartiers ; & le prier d’envoïer inceffammenE
au fecours de Rome, au moins dix bâtimens légers.
L ’autre lettre eftadreiTéeà Grégoire , que l’empereur
Bafile avoir envoie en Italie avec une armée. Le pape
le félicité detre arrivé à Benevent, & le prie d’en-
voi'er ces dix bâtimens aux côtes ’voifines de Rome ,
pour les délivrer des corfaires Arabes, ne doutant
point que l’empereur ne le trouve bon.
Un an après, l’empereur Bafile aïant déjà écrit
deux fois au pape , & lui aïant demandé des légats,
le pape lui répondit : Vos deux lettres témoignent
le defir que vous avez dé rétablir la paix dans l’é-
glife de C. P. & nous fommes fcnfiblemeflt affligez,
qu’après toutes les peines que nous avons prifespour
cet effet, il y ait encore de la divifion ; queplufieurs
perfonnes confacrées à Dieu, foient difperfées en
divers lieux & fouffrent encore la perfecution, dont
nous les croyions délivrées. C ’eft que le parti de Pho-
tius étoit toujours três-puiiTant. Le pape continue ::
Pour rétablir l’union , nous vous envoïons deux légats
, Paul & Eugene évêques nos confeillers ,. dont
la fcience &c la fidélité nous eff connue : a qui nous
avons donné pour cet efiet une inftruétion par écrit.
Nous les avons aulïi chargez de voir le roi dé Bulgarie
: c’elf pourquoi nous vous prions de les y faire
A n. 877«,
Epi fi. 4 à.
xtvrir.
Paul & Eugencj
envoies- à G. P.-
E p . Í O ,