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An. 867 que nous lui avons fouvent défendu de le faire, fans
notre permiffion. Empêchez-le d'y venir maintenant,
autrement il n’y fera pas reçu, avec l’honneur
qu’il defire. Qu’il acçompliife auparavant fes pro-
meffes,non de paroles, mais en effet. Car que ferc
a la reine Thietberge qu’il ne l’éloigne pas de fa pré-
fence, quand foncoeuren eft entièrement éloigné;
quelui fert le vain titre de reine , fans aucune autorité
? N ’eft-ce pas Valdrade fa rivale , toute excommuniée
qu'elle eft, quiregne en effet avec Lo-
thaire, 6c qui difpofe de tout ? Quoique pour la forme
il s abftienne de lui parler ; elle fait plus par
divers entremetteurs, que ne feroit une époufe légitimé.
Ce n’eft que par elle que l’on trouve accès
auprès du roi ; c’eft elle qui procure tous les bienfaits
, 5c qui attire toutes les difgraces. Enfin le pape
prie le roi de Germanie de lui faire tenir finement
les revenus des patrimoines de faint Pierre fituez
dansfon roïaume , fe plaignant de n’en avoir rien
reçu depuis deux ans.
Comme les évêques de Germanie avoient écrit
au pape avec leur roi en faveur de leurs confrères
Theutgaud 6c Gonthier, le pape leur répondit aufti
par une grande lettre, où il reprend dès l’origine tous
lesfujets de plaintes qu’il avoit contre ces deux évêques.
Sçavoir la protection qu’ils avoient donnée à
Ingeltrude, & enfuite à Valdrade, & rapporte le tout
a fept chefsd’accufation,pourlefiquelsils furentdé-
pofez à Rome. Il exhorte donc les évêques à ne plus
intercéder pour eux , ni pour le roi Lothaire , à
moins qu’il ne fe convertiffe : mais à fe joindre au
Ep. 58. Ann»
W0M 862,
L i v r e c i n q u a n t e -u n i e ’m e . 1 73
pape, pour travailler efficacement à le ramener. C ette
lettre eft du dernier jour d’Oêtobre 867. Le pape
n’écrivoit plus à Lothaire, parce qu’il l’avoit excommunié
: comme il le dit expreffement dans une lettre
au roi Charles fon oncle, en faveur d’Heltrude,
veuvedu comte Bcrenger & foeur de Lothaire, àqui
ce prince avoit ôté des terres, que l’empereur Lothaire
leur pere lui avoit laiflées, 6c les avoit données
auxNormans.
Le pape Nicolas ne furvécut gueres à ces lettres,
& mourut le treizième de Novembre la même année
867. après avoir tenu le faint fiége neuf ans fept
mois 5c vingt jours. L’églife Romaine l a mis dans
les derniers terns au nombre des faints , louant fa
vigueur apoftolique , dont nous avons vu les preuves.
O11 loüeauifi fa charité pour les pauvres, 8c on
remarque qu’il avoit par-deverslui un catalogue de
tous les boiteux, les aveugles 6c les pauvres abfolu-
rnent invalides de Rome, 6c leur faifoit diftribuer
leur nourriture tous les jours. Quanta ceux quipou-
voient marcher, il leur fit donner des mereaux, pour
venir quérir leur fubfiftance, les uns le dimanche,
les autres le lundi , 6c ainfi chaque jour de la fe-
nuine. Il fit reparer l’aqueduc qui portoit de l’eau
à faint Pierre , en faveur des pauvres qui deman-
doient l’aumône à l’entrée de l’églife, 8c des pelerins
de toutes nations, qui venoient y chercher le pardon
de leurs crimes.
On venoit auffi detqutes les provinces confulter
le pape Nicolas fur diverfes queftions,plus qu’aucun
de fes prédeceffeurs dont il eût mémoire, 6c chacun
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Mort du pape
Nicolas.
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