
An. $6p. dit, comme le premier, qu’il n’a eu connoillânce
5. Noy. de rien: Ce font des marchands qui n’ont jamais
été légats; mais Photius a fuppofé comme il a voulu
les diicours & les perfonnes. Les légats du pape dirent
aux faux légats: Faites des libelles & anathe-
matifez ceux qui ont fait ces livres , afin que vous
foyez reçûs à la communion. Leonce dit : je n'ai
point écrit dans ce livre , & je ne le connois point.
Le concile dit: Anathematiièz celui qui l’a fait ôcqui
l ’a écrit. Les faux Îegats dirent: L ’anathême eftfur
cel ui qui a eu part à ce livre. Le iènat dit: Puiique vous
ne voulez pas 1 anathematiièr ; on voit bien que vous
y avez*part; vous ièrez anathematiièz vous-mêmes,
ou fournis aux loix. Les légats du pape dirent: Qu’on
nous les donne & qu’ils viennent à Rome avec nous.
Léonce dit: Anatheme & au livre, & à celui qui l’a
écrit. Baille dit : Anatheme à celui qui a donné un
libelle contre le pape Nicolas.
Alors Bahanes dit de la part de l’empereur : Yoiez
tous comme la vérité paroît, & comme les impoftu-
res font découvertes. Perfonne n’a plus aucun prétexte,
de ne le pas réünir à l’égliiè; demain vous
n aurez plus d’exeufe. On interrogea les métropolitains
, dont les noms paroiiïoient dans ce livre, fea-
voir fi c etoit leurs fouicriptions ; 8c ils dirent tous
s*}. 1. xxx-nu. que non. Les légats du pape prièrent l’empereur,
qu on lût -le décret du pape Martin contre les fauf-
Tom. c.etne.}. foires, c eft-a-dire le vingtième & dernier canon du
concile de Latran, tenu en 647. Après qu’il eût été
lu, MetrophanedeSmyrne iè leva & prononça une
petite déclamation à la loüange de la vérité & de
.
L i v r e c in q u a n t e - u n i e ’me.' 2 7 g .
l’empereur qui l’avoit mife en fon jour. An. 8 do.
Enfuite l’empereur dit aux légats , qu’il avoit < \ Nov.
fait amener au concile Théodore Crithin chef des Xt.
Iconoclaftes. Les légats le prièrent d’envoyer des fe- Iic“ oclail".
nateurs, pour l’exhorter à donner un libelle d’abjuration.
Bahanes & un autre patrice nommé Léon
portèrent cette monition par écrit à Théodore,qui
en ayant oüi la leéturc ne répondit rien. Alors Bahanes
lui donna une piece de monnoye portant l’image
de l’empereur Baille, & lui dit: L ’empereur vous
demande ii vous recevez cette image. Théodore
répondit, tout indigné que je fuis, je l’eftime plus-,
que tous les trefors. Bahanes ajoûta: L ’empereur
demande ii vous l’honorez, ou fi vous la méprifez.
Te l’honore, dit Théodore. Bahanes ajoûta: Si vous
honorez l’image d’un prince mortel comme moi l
pourquoi n’honorez-vous pas l’image de N. S. J . C.
celle de là fointe mere & de tous les foints i Théodore
répondit: Tous les Chrétiens doivent être foû-
mis à votre empire , mais moi plus que tous les autres
, puiique vous m’avez délivré de la captivité ôC
de la mort. Quand tous les poils de ma tête & de-
ma barbe feroient des bouches, elles ne fuffiroient
pas à prier pour votre majefté. J ’ai reçû votre mo-
noye, vous voulez que je reçoive auiïi l’image de
J . C. Je vous demande du tems, après lequel, ii oit
me montre que ce loit un precepte de J . C. je ferai:
ee que vous ordonnerez. Bahanes dit : L ’empereur ne
vous a pas amené à ce concile pour dilputer, mais
pour être inftruir. Dieu a fondé fon églife dans les;
cinq chaires patriarcales, qui ne tomberont jamais».