
A n. f f ë .
xix.
Artifices de
Photius.
Nie v ita Ign.
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48 H i s t o i r e E-c c x, e -s i a s t iq ü e ;
qu’elle, vienne à la connoiflance de tout le monde;
Photius loin d’avoir égard à la lettre du pape,'
en fuppofa une contraire, par cet artifice. Un étranger
nommé Euftrate,. portant l’habit de moine 8c
jufques alors inconnu à C.P. entra un jour dans le
palais patriarcal, 8c en prefence de tout le monde
dit à Photius, qu’il avoit été envoyé à Rome par
Ignace, dont il lui rendit une prétendue lettre adrefi-
fée au pape Nicolas, où il expliquoit clairement la
perfecution qu’il avoit foufferte. Mais le pape, difoic
Euftrate, n’a pas daigné feulement la regarder,ce qui
m’a obligé de la rapporter. En même temps il rendit
à Photius une autre lettre écrite au nom du pape
Nicolas, qui lui faifoit des exeufes de la mefintelli-
gence qui avoit été entr’eux; Sc établiffoit avec lui
pour l’avenir une communion 8c une amitié inviolable.
Photius porta aulli-tôc ces lettres à l’empereur
8c au cefar Bardas, pour les animer contre Ignac
e , comme les décriant chez les étrangers. Alors
on donna des gardes à Ignace, on commença à
s’informer comment la chofe s’ étoit paffée. On interrogea
Euftrate, & on lui demanda, qui lui avoic
donné la lettre d’Ignace au pape. Il dit que c’êtoit
Cyprien difciple d’Ignace. On le prefla pendant près
d’un mois de l ’indiquer; 8c enfin il fe trouva qu’il
ne connoifloit ni Cyprien, ni aucun des gens d’Ignace.
L’impofture étantainfidécouverte, Bardas
fit fouetter rudement Euftrate,nonobftant les pref-
fantes follicitations de Photius, qui pour le conio-
ler, lui procura une charge qui le mettoit a la tête
des miniftres de juftice. Il fut avéré depuis que Photius
L i v r e c i h q u a n t i e ’ m ê . 49 _ _ _ _ _ _ _
tïus ¿voit lui-même fabriqué les lettres & conduit . . , r , n a n . 862.. route la fourberie.
Quelque tems après Photius fut averti, qu’Igna-
ce avoit rétabli un autel, que les Rufes avoient ren-
verfé dans l’isle ou étoitfon monaftere. il en fit fes.
1 • ' 1 . 1 , 1 . P -m S 'V . plaintes a 1 empereur, comme d un grand crime ;
prétendant quêtant dépofé il ne pouvoir plus faire
aucunefonélion épifcopale. On envoya fur les lieux
deux métropolitains avec un fenateur,qui firent arracher
l’autel,le portèrent fur le bordde lamer,l’y lavèrent
quarante fois 8c le remirent.Cependant Photius
diffimuloit les impietez de l’empereur : qui con-
tinuoit defe joüerdes cérémonies delà religion , 8c ^ XLIX*
de les contrefaire avec les compagnons de fes débauches.
Bafile archevêque de Theifalonique vieillard
venerable,eut le courage de l’en reprendre , à
l’occafion d’un tremblement de terre, qui arriva à
C.P. le jour de l’Afcenfion 860. difant que ces impietez
attiroient la colere.de Dieu. Mais l’eriipereur
irrité, lui fit donner des foufflecs,dont les dents lui
tombèrent , 8c déchirer le dos à coups defoüer, en
forte qu’il en penfa mourir. Photius au contraire
faifoit aifidùement fa cour à l’empereur , 8c man-
geoit à fa table avec fes bouffons facrileges. L ’empereur
en railloit lui-même, 8c difoit : Théophile eft
mon patriarche,c’étoic le chef de ces plaifans,Photius
eft celui du cefar, 8c Ignace celui des Chrétiens.
En France le roi Charles le Chauve tint un con- XXr
cile lamême année 86z. indiétion dixième,011 com- BsM B B l
l . r / /: 1 r 1 tes..î<wz. 8. mençoit la vingt-troiheme annee de Ion regne.ll ^7^.776. ..
faifoit fortifier un lieu nommé Piftes fur la Seine , à f " ' StrU
Tome X I . G