
, r i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
An. 8<î o . a donné à la fille de Raimond, ôc fera pénitence da
x.
Affaire d’Ingel-
trude.
Nirol ep. j8.
444. D.
crime commis avec la parente, ôc de 1 abus qu il a
fait du facrement de mariage en le contractant coii*
tre fa confidence. Telle eit la déciiion d Hincmar.
On parla encore au concile de Toufi de 1 affaire
d’Ingel trude. Elle étoit fille du comteMatfridôc avoit
épouféle comte Bofon de Lombardie, de la provin ce
'de Milan. S’étant débauchée elle quitta fon mari, 5c
paiTa dans les Gaules avec fon adultéré. Bofon ayant
envain tenté toutes les autres voyes de la ramener,
s’adrelfa au papeBenoift,qui tenoit alors le S.fiege,6c
qui ne ceifa point tant qu’il vécut d’exhorter par fes
lettres l’empereur, les princes, les eveques ôe tous les
fidèles de ramener cette femme a fon devoir. Le pape
Nicolas lui ayant iuccedé continua fes pourfuites,
mais toujours fans effet. Enfin il ordonna de tenir
un concile à Milan , où Ingeltrude feroit citee; 6C
fi elle ne s’y prefentoit dans un certain terme, elle
feroit excommuniée, comme elle le fut en effet, ôc
le pape confirma la fentence de ce concile.
Cependant le pape ayant appris que cette femme
demeutoit dans le royaume de Lothaire, il écrivit
aux évêques de ce royaume, Sc principalement aux
deux archevêques Theutgaüd ôc Gonthier, les reprenant
de leur négligence aïoleret ce fcandale: leur
déclarant qu’Ingeltrude étoit excommuniée, 5c leur
ordonnant de l’excommunier eux-memes, fi elle ne
P B «tt- fetournoit avec fon mari. Il en écrivit aufh au roi
>S°' Charles, le priant d’obliger fon neveuLothaire a ne
la plus fouff rir dans fes états, 5c à la chaffer lui meme
desfiens, fi elle y venoit.
L i v r e c i n q j j a n t i e ’m e -. « 1 3 __________
Gonthier archevêque de Cologne dans le diocefe An. 8<rç.
duquel elle étoit, la voyant protégée par fon roi,
avoit peine à la renvoyer. C’eft pourquoi il confulta
fur ce fujet Hincmar de Reims au nom de toute mcm.op«fc.
l’affemblée, Ôc fa confultation étoit conçûë en ces 8f;
termes : Si la femme de Bofon vient à moi 5C fe eon-
feffe publiquement, difant : J ’ai commis un adultéré
contre mon mari; c’efl pourquoi la crainte de la
mort m’a fait recourir à vous, qui êtes le Vicaire de
Dieu, pourfauvermonameôcme conferver la vie.
Dois-je, difoit Gonthier lui impofer pénitence publique
, qu'elle accompliffe dans mon diocêfe où elle
s’eitretirée : ou bien la renvoyer à fon mari, a condition
qu’il ne la fera point mourir, fous peine d’être
excommunié ; ôc qu'après qu’elle aura fait fa pénitence
, il la reprendra comme fa femme.
Hincmar n’ayant pu repondre fur le champ, le
fit par un écrit où il dit : Cette femme ayant epoufe
Bofon, qui efl d’un autre diocêfe ôc d’une autre pro,
vince, n’en doit point être féparée, fous prétexte de
pénitence, il nel'accufe point d’adultere, il fe plaint
feulement qu’elle l’a quitté ôc qu’elle demeure dans
d’autres royaumes depuis environ trois ans, quoiqu’il
l’ait plufieurs fois invitée à reyenir, ôc qu’il
foit prêt à lui pardonner, fuivant l’ordre du pape. Il
faut donc, que le roi dans les états duquel elle demeure,
lafaiferameneràfonmari, fuivantletraite
fait entre nos rois, de fe rendre l’un a 1 autre les fugitifs;
Ôc que vous, dans le diocêfe duquel elle eft,
preniez de -fon mary les furetez neceifaires.de la
traiter raifonnablement. Car vous avez ce d roit,