
An. %6C.
XLIII.
Le pape excommunie
Val-
drade.
$up. ». 41,
Tom,%.çone+
h iÉfe
1 1 4 H i s t o i r e E c o l e s -i a s t i q j j E'.
étoient obligez à entrer dans fa communion , pour.
Ten faire executer. L’autre finefle étoit d’obliger tous
ceux qui venoientàlui pour apprendre les fciences
profanes, de promettre par écrit que déformais ils
n’auroient point d’autre créance que celle de Pho-
tius. Ainfi tous fes difciples, qui étoient en grand
nombre , fe trouvoient engagez à lefoûtenir, 8c il
y avoit entre eux des gens de grande naiffance.
Le pape cependant qui ne favoit point ce qui fe
paiToit à C, P. travailloit à ramener le roi Lothaire
à fon devoir. Ayant appris par 1e' retour du légat
Arfene, comme Valdrade Tavoit trompé, il prononça
contre elle une fentence d’excommunication,dès
le fécond jour de Février 866. 8c l’envoya à tous les
évêques de France. Mais doutant enfuite que fa lettre
leur eût été rendue,il leur en écrivit une autre en
datte du treizième dejuin de la même annee 866.in-
diètion quatorzième.Elle eft adrefféea tous les eve-
ques d’Italie , de Germanie, de Neuftrie 8c de Gaule;
c’eft-à-dire,de tout l’empire François.il leur déclare
les caufes de l’excommunication de Valdrade,
favoir fon adultéré avec le roi Lothaire,dont elle
ne témoigne aucun repentir, fa contumace , en ce
qu’au lieu de venir àRorne rendre compte de fa conduite,
elle eft allée en Provence, terre du roi Lothaire
; 8c ne cherche qu’à retourner auprès de lui »
pour s’entretenir dans la débauche 8c la domination,
gouvernant même des monafteres. Enfin, dit-il, on-
affiire, qu’elle ne cefle point de machiner la mort
de la reine Thietberge.. C’eft pourquoi il ordonne
aux évêques,, de dénoncer dans leurs diocéfes J Tex-
L i v r e C in q u a n t ï e ’ m e . i i 6 ________
communication deValdrade,8c de fes fauteurs,juf- A n. 86t.
quesàce qu’elle fe foûmetteà lapenitence 8c au ju gement
du faint fiége.Que fi quelqu’un dit que le roi
Lothaire étant coupable du même crime , devroit
fouffrir la même peine, qu’il nous confulte , dit le
pape,8c nous lui répondrons.Cependant quiconque
de vous recevra cette lettre, aura foin de l’envoyer
aux métropolitains,8c d’en répandre des copies dans
les païscirconvoifins.
Adventius évêque de Metz entreprit de juftifier ■ai^*ron. i6s
auprès du pape le roi Lothaire fon maître, par une
lettre où il témoigne approuver l’excommunication
deValdrade, 8c ajoûte : Depuis le départ de vôtre
légat Arfene , le roi Lothaire n’a point approché
Valdrade,ne lui a point parlé, ne l’a point vûë, mais
lui a fait dire de fe rendre auprès de vous, fuivant
vosordres.il traite comme il doit la reine Thietberg
e , elle affifteà l'office divin avec lui, il la reçoit à
ià table 8c à fon lit : 8c dans lesconverfations particulières
que j’ai avec lu i , je ne découvre qu’une
parfaite foûmiffion à vos confeilsôc à vôtre autorité.
Lothaire écrivit lui-même au pape une lettre fort ^ ^ ilid%
foùmife, où il donne le démenti à quiconque dira
qu’il ait approché deValdrade,depuis le départd’Ar-
fene, ou depuis qu’elle eft revenuë d’Italie. En même
tems il prie le pape den’éleverau-deflus de lui
aucun de fes égaux, pour l’établir fur fes états. C’eft
qu’il craignoit que fi le pape l excommunioit, fes
oncles n’en priffent prétexte de le dépoüiller. Cette ■¿p-’Bar.ibid.n.
crainte obligea les évêques du royaume de Lothaire,
d'écrire à ceux du royaume de Charles, contre les
P i j