
A n . 876.
Tom. $ . cone. p.
£03. Ibid. S 'trm.
Qpufc. 61. tom. %.
£..8 3,4./». „8 37.
400 H i s t o i r e E c c l e s i a s t . i q u ë .
depuis peu par le pape Jean , pour la dépofitionde
Formofe évêque de Porto , de Grégoire nomencia-
te u r, Eftienne Secondicier, Grégoire Veftiaire &
leurs complices -, & nous obéïffons comme nous devons
à tous les décrets du pape. Nous confirmons
aulfi la condamnation qu’il a prononcée contre les
excez commis par le roi Louis & Tes complices ; s’ils
ne viennent àrefipifcence, & ne rendent au faintfiége
l’obéïffance qui lui eft dûë. Ce font fans doute ces
trois derniers articles, qui furent les plus mal reçûs
par les évêques de France au concile de Pontion.
En ce même concile , l’empereur Charles fe fit
prêter un nouveau ferment par tous fes vaifaux ; &
entre autres par l’archevêque H incm ar , qui lu iétoit
fufped d’avoir favorifé l’mvafion du roi Louis fon
frere. H incm ar le trouva fort mauvais , comme il
paroît par un écrit adrelfé à l’em pereur, où il chicane
fur chaque parole de ce ferm ent, d’une maniéré qui
ne fert qua m ontrer fon chagrin. Voici ce qu’il y
dit de plus folide. Votre pere d’heureufe mémoire ,
ne demanda aux évêques, qui avoient conienti a fa
dépofition , & à Ebbon même leur ch ef, que des
déclarations, que j’ai en main ; on ne devoir pas auifi
me demander maintenant d’autre ferm ent, que ma
déclaration fi long-tempsobfervéejufques à la vieil-
lcife. Mais il n’eft pas éto n n an t, que des miniftres
envieux vous excitent à me dem ander, ce que votre
pere ne m’a demandé de fa vie : quoique pendant
environ huit ans il m’ait confié fes fecrets, & ce
que vous-même ne m’avez point encore demandé
pendant trente-fix ans.
l l V R E C I ' NQ Ü À X T E - Ü E U X I E ’mE. 401
E n deux endroits du concile de Pontion , il eft
parlé dés conteftâtions touchant les prêtres de divers
diocéfès , qui s’ad-reifoient aux légats du pape ; & ce
fut apparemment l’occâfion d’une lettre qu'H inc-
mar; écrivit au pape fous le nom dé l’empereur, contre
les appellations à Rome déjà trop frequences. Il
fe plaint que depuis les différends qu’il a eus avec
fon neveu l’empereur Louis, les prêtres de deçà les,
Alp es, condamnez canoniquement par leurs évêques
, ont commencé à aller à Rome , fans le congé
de leurs évêques ni de leurs métropolitains-; & ont
obtenu par furpriiè des referits contre les regies. Il
remonte à l’origine des appellations au p ap e, c’eft-
à-dire , au concile de Sardique , qui ne les accords
qu’aux évêques ; & veut qu’elles foient jugées fur les
lieux. Q uant aux prêtres & aux clercs inférieurs, les
canons ne permettent de les accufer , que pardevanc
leurs évêques, qui doivent les juger avec leur clergé
; & s’ils veulent fe plaindre de leurs jugemens, ils
doivent s’adreffer aux évêques voifins , iuivant les
conciles de Nicée & de Sardique : c’eft-à-dire , au
concile provincial oùpréfide le m étropolitain. Et
fuivant le concile de Carthage , le jugement doit
toujours être rendu fur les lieux ., afin qu’il ne foie
pas difficile de produire les témoins. C ’eft pourquoi
les canons d’Afrique défendoient les jugemens d’outre
mer ; aufquels , dit la lettre, nous pouvons comparer
ceux de delà les monts. C ar comme les évêques
de deçà ne peuvent envoi’er à Rome pour chaque
prêtre qu’ils ont condamnez , des députez avec
des lettres, les a êtes du procès & les témoins necef-
Tome X I . E ee
xxxvi. Appellations à
Rome.
S e f. 3. 7.
Opufc. 47. to} 1. p. 768.
n. ri2