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6 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . '
Tandis que les légats Rodoalde 8c Jean étoientà
SoiiTons, le peuple vint leur demander àgrands cris
la liberté de l’évêque Rothade toujours prifonnier,
& fonrétabliiTement : quoiqu’Erchanrad évêque de
Châlons, joignant les coups aux menaces, leur défendit
de la part du roi 8c de l’archevêque de crier
ainfi. Ce fut apparemment ce qui obligea les évêques
de plufieurs provinces du royaume de Charles,
à tenir près de Senlis un concile, d’où ils écrivirent
au pape, le priant deconfirmer la dépofition de R o thade,
dont ils lui envoyèrent les aètes. Ils deman-
doient auffi la confirmation des privilèges de leurs
églifes; 8c foutenoientque Rothade n’avoit pas dû
appeller à Rome, au préjudice des loix impériales
qui le défendoient : 8c parce quefacaufcétoit mau-
vaife dans le fonds Enfin ils prioient le pape de prendre
.de meilleurs fentimens au fujet des femmes de
Lothaire:fupofant que fes légats qu’ils fçavoient être
favorables à Valdrade, n’agilfoient que fuivant fes
ordres, 8c ils lui demandoient la convocation d’un
nouveau concile detoutes les-provinces, pour cette
affa ire. Odon évêque de Beauvais fut chargé de cette
lettre, 8c d’autres d’Hincmar en particulier, 8c du
roi Charles pour le pape.
Cependant les évêques du royaume de Lothaire
ou Hincmar n’étoit pas aimé, écrivirent aux évêques
du royaume de Louis en faveur de Rothade. La
lettre porte en tête les noms des cinq archevêques,
Theutgaud de Tréves.Gonthier de Cologne, Arduic
deBefançon,Roland d’Arles, 8c Thadon de Milan.
Ils exhortent les évêques de Germanie à fe joindre
L i v r e c i n q u a n t i è m e . 6 9 .
à eux pour oter le fcandale que caule la divifion ^ N> g ^
entre ces deux prélats, l’un venerable par fa dignité
fa fcience, l’autre par fon grand âge; 8c de s’informer
exaètement de l’affaire, pour ne condamner
témérairement ni l’un ni l’autre. Toutefois ils ne di-
fent rien pour Hincmar, 8c rapportent au long les
plaintes de Rothade, 8c les canons qui femblent le
favorifer.
Avant qu’Odon de Beauvais fut arrivé à Rome,
le pape Nicolas étoitdéjainftruitdel’affaire de Rothade,
& en avoit ainfi écrit à Hincmar : Nous avons eti. lf
aprisparle rapport.de plufieurs perfonnes fidèles,
qu’à votre pourfuite notre frere Rothade, nonobstant
fon appel au faint fiége, a été dépofé abfent,
& enfermé dans unmonaftere. C’efl pourquoi nous
voulons qu’il vienne à Rome inceffamment avec fes
accufateurs, 8c le prêtre qui a été le fujet de fa dépofition
; 8c fi dans un mois après la réception de cette
lettre vous ne rétabliffez Rothade, fi vous ne venez
à Rome avec lui, ou un député de votre part ; nous
vous défendons de celebrer la meffe, à vous 8c a
tous les évêques qui ont eu part à fa dépofition; juf-
ques à ce que le prefent ordre foit exécuté. Le pape
écrivit en même tems au roi Charles, le priant de ^
donner à Rothadela liberté de venir à Rome.
Mais après que l’évêque Odon fut arrivé, le pape
mieux inftruit de l’affaire, écrivit plus fortement.
Premièrement il répondit à la lettre fynodique du ^ ^
concile deSenlis,refufant abfolument d’approuver la
condamnation de Rothade. Nousne pouvons, dit-
il,juger fans connoiflauce de caufe. Odon n’a point
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